Love Local
Quelle vibe ? Après avoir englouti des restos en livraison par dizaines depuis un an, un constat s’impose : Sola est sûrement la proposition la plus poussée, la plus aboutie, la plus jusqu’au-boutiste et la plus maligne qu’on ait eu à goûter jusque-là. On le doit à Kosuke Nabeta, géniale toque japonaise qui balance un menu omakase en 5 étapes (60 €), éparpillé sous vide dans une boîte en bois. La suite ? Grâce à un bouquin graphique écrit à la mano, poussant à fond le curseur du pointillisme (lexique japonais à l'appui), vous allez pouvoir gérer les cuissons (en bain-marie) et le dressage (bien aidé par une vidéo en QR code) telle une vraie toque étoilée. C’est ainsi que ce soir-là, on a goûté le graal : graphique maquereau fumé au Sakura, Iri saké et sauce Ume à saucer d’huile de poireaux ; un fondantissime saumon mi-cuit mariné au shiokoji, bien accompagné de gourmands condiments céleri rave, œufs de truites et yuzuponzu ; un très hivernal plats de légumes de mère-grand, crème légère de saikyo-miso et yuzukosho (zeste de yuzu et piment)… Avant, le meilleur pour la faim : un très équilibré gigot d’agneau de lait cuit au charbon, complexe kimpira de choux rouges et purée de betterave. En clou du spectacle ? Un dessert mitonné par la cheffe pâtissière Noémie Traube : un Paris-Tokyo (pâte de sésame, chocolat, praliné, sauce balsamique…) aussi déroutant que réussi. A noter une version végétarienne (40 €) tout aussi convaincante (mon dieu cette assiette de pâte de tofu fumée au bois de Sakura, ankaké et escabèche de shiitake…). Et la possibilité de partir sur un accord mets/ saké (38 €) avec tout un tas d'explications vidéo très pédagogiques - différence entre les saké (tradi, moderne etc.), les provenance, les maisons.. Du génie !
Mode d'emploi : www.restaurant-sola.com