World Trade Center

New York 2018

@petitfute

"Depuis les attentats dramatiques du 11 septembre 2001 et l'effondrement des tours, qui ont provoqué la mort de près de 3 000 personnes, une atmosphère bizarre entoure Ground Zero. Le quartier est toujours coupé par des nombreuses barricades et des policiers sont à tous les coins de rue. Cette immense zone sécurisée est devenue un lieu de pèlerinage. Si les travaux ont bien avancé, la totalité du site ne sera pas achevée avant 2020 ! Le 27 février 2003, le groupe de réflexion chargé de statuer sur la reconstruction du World Trade Center fait son choix. Parmi six projets proposés par quelques-uns des plus grands architectes mondiaux, Memory Foundations ( Fondations de la Mémoire "), le projet de Daniel Libeskind et de son équipe baptisée THINK était choisi. Son esthétisme, sa performance, son symbolisme et, surtout, sa liaison entre la mémoire et le futur devaient convaincre les décisionnaires new-yorkais. Mais, dès juillet 2003, les données changeaient de nouveau sous l'impulsion de Larry Silverstein, bailleur du site depuis juillet 2001 (soit un peu moins de deux mois avant le 11-Septembre). Le projet de Libeskind est en partie abandonné, même si ce dernier continue de superviser le chantier global du One World Trade Center. C'est notamment l'architecte David Childs de l'agence SOM (Skidmore, Owings, Merrill), qui prend en charge le design du nouveau gratte-ciel. En septembre 2005, d'autres projets confiés à d'autres architectes de renom sont dévoilés au public : le site du World Trade Center devait alors être composé de sept bâtiments. En mai 2009 pourtant, crise économique aidant, les projets changent encore et ce sont finalement six tours qui sortiront de terre.Le projet de reconstruction.Début 2020, Ground Zero ne devrait plus être en chantier. D'ici là, six tours, un mémorial, un musée, une gare et une station de métro auront été édifiés.Conflits d'intérêt et remaniements.Ground Zero est aujourd'hui un lieu de commémoration à forte charge émotionnelle et un symbole politique. Mais le site du World Trade Center est aussi un emplacement immobilier stratégique au coeur de la place financière la plus importante au monde. D'où le grand dilemme entre la place donnée à la mémoire et celle qui est réservée à l'espace de bureaux et de commerces. La reconstruction s'est révélée extrêmement compliquée et sujette aux polémiques, déchirée entre les frictions des concepteurs, le poids de la crise économique, les intérêts financiers et l'émotion des citadins et des victimes.Tractations, magouilles et retard.En avril 2006, après quatre ans et demi de discussions, les cinq agences gouvernementales concernées (la Lower Manhattan Development Corporation, l'Etat de New York, la Ville de New York, la Port Authority of New York and New Jersey et enfin le gouvernement fédéral) et le promoteur, Larry Silverstein, se sont enfin mises d'accord. Les grues, pelleteuses et autres appareils de construction commençaient doucement à creuser. La société Silverstein Properties a pris en charge l'édification controversée - les gens craignent, entre autres préoccupations, que le building, un des plus hauts du monde, ne devienne la cible de nouvelles attaques terroristes - de la Tour 1, qui sera par la suite totalement gérée par la Port Authority. En échange, la société s'est octroyé le droit de construire trois immeubles très bien placés (donc lucratifs), et dont les loyers qu'elle devra payer seront inférieurs aux prix du marché. La construction a été retardée, au grand dam des New-Yorkais, gênée par toutes ces tergiversations autour d'un site si symbolique à leurs yeux. Outre la crise, trouver un accord avec les compagnies d'assurances a également pris du temps, car tout se joue en milliards de dollars et il a fallu faire face à de nombreux procès. Par ailleurs, en 2010, une polémique est née autour d'un projet d'installation d'un centre culturel musulman et d'une mosquée non loin de Ground Zero. La levée de bouclier, pourtant assez mineure dans les faits à New York, a été largement relayée par les médias internationaux. Une polémique assez surprenante dans la mesure où la mosquée ne devait pas être construite à côté de Ground Zero mais à plusieurs blocks de là, sans tenir compte du fait que les mosquées sont nombreuses à New York, car la ville privilégie la liberté de culte. Le projet, autorisé par la ville, n'a finalement jamais vu le jour car pas assez rentable pour le propriétaire du terrain.""

Sovanna Mv

@sovanna.mv