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"Autoproclamé " plus ancien monastère de Chypre " et situé en plein centre d'Omodos, le monastère de la Sainte-Croix ( Timios Stavros ) été entièrement reconstruit au XIX e s. Il n'abrite plus de moines depuis 1917. En partie ceinturée par un cloître à deux étages d'arcades, l'ancienne chapelle a été transformée en église paroissiale où sont quotidiennement célébrés les offices. On notera sa charpente en bois tantôt brut, tantôt sculpté, et son toit en pierre taillée. La légende veut que le monastère ait été fondé vers l'an 200, avant l'arrivée de sainte Hélène à Chypre en 327. C'est bien sûr complètement improbable : le monachisme chrétien est d'abord le fait d'ermites isolés, les premières communautés de moines n'apparaissant que vers 350 en Egypte. La date exacte de création du site reste inconnue, mais serait bien plus tardive, sans doute entre le XII e et le XIV e s. Il est en tout cas très rare dans la tradition byzantine qu'un village ait été construit autour d'un monastère. Toujours est-il que Timios Stavros doit davantage sa réputation aux reliques qu'il renferme qu'à sa prétendue antériorité. Il est en effet supposé posséder le crâne de l'apôtre Philippe (transféré à Chypre après le sac de Constantinople par les croisés en 1204), une partie de la sainte Croix sur laquelle est mort le Christ et qui donne son nom au site et, surtout, un morceau de la sainte Corde (appelée aussi saint Chanvre, Agios Kannavos en grec) avec laquelle Jésus aurait été attaché sur la croix. L'authenticité et même la présence de ces reliques sont bien entendu sujettes à caution, en particulier concernant saint Philippe. Alors que de nombreux sites religieux à Chypre et en Méditerranée disent posséder eux aussi des restes de la sainte Croix, le monastère d'Odomos serait le seul au monde à détenir encore une relique de la sainte Corde. Découvert par sainte Hélène (mère de Constantin, premier empereur chrétien) à Jérusalem au début du IV e s., ce morceau de chanvre tressé porterait, dit-on, les traces rouges du sang du Christ. Les miracles qui sont attribués à ces reliques ont largement contribué au rayonnement de Timios Stavros dans le monde orthodoxe. Le monastère a ainsi reçu de nombreuses offrandes au cours de son histoire. Une partie d'entre elles sont désormais exposées au sein des deux petits musées d'art religieux que compte le monastère dont l'un abritant les plus anciennes sculptures de bois et icônes du monastère (du XV e au XIX e s.)."
@
"Kloster mit Holzschnitzereien, Weinbauernhäuser"
@veoni