Musée du Catharisme de Mazamet

"Qui étaient les Cathares ? Quand et comment vivaient-ils ? Pourquoi ont-ils été persécutés ? Autant de questions auxquelles viendra répondre ce passionnant musée de découverte de l'histoire cathare, à deux pas de l'ancienne cité d'Hautpoul, bastion du catharisme dans ce coeur du Languedoc historique que constitue la Montagne Noire. Région où le catharisme fit ainsi souche il y a près d'un millénaire, grâce à un contexte géopolitique favorable et à une société occitane beaucoup plus libérale et ouverte que le reste de la société médiévale de l'époque. LA RELIGION "CATHARE" Dès le XIe siècle, des religieux se disant Apôtres ou Pauvres du Christ, bons chrétiens ou bonnes chrétiennes, visitent les foyers des bons croyants, bénissent le pain, prêchent pour les familles et donnent le consolament au mourant, avant de s'organiser en Eglises indépendantes au début du XIIe siècle. Dès lors, cette religion dissidente s'inscrivant dans la foi chrétienne, appelé "catharisme" par ses détracteurs, va être considérée comme une hérésie compromettant la toute puissante Eglise Romaine.  Le catharisme fut condamné sous des appellations forcément péjoratives et ses pratiquants pourchassés par l'Inquisition dès le XIIIe siècle. Les cathares, obligés de fuir, trouvèrent refuge dans des lieux reculés. À la lisière de l'Aude Pays Cathare, le versant tarnais de la Montagne Noire joua pleinement ce rôle de retraite.  Ainsi Hautpoul, ancien castrum perché sur son éperon rocheux, berceau historique de Mazamet, constitua un lieu de résistance particulièrement vivace de l'Eglise dissidente. Connu également comme un des lieux de résidence de l'évêque cathare d'Albigeois au XIIIe siècle, ce village médiéval représente un des rares vestiges de l'épopée cathare dans le Tarn. Anne Brenon, spécialiste reconnue du catharisme occitan, le qualifie d'ailleurs de "Montségur de la Montagne Noire". LE PARCOURS MUSÉOGRAPHIQUE Sur 300 m² d'exposition, le musée de Mazamet permet de découvrir les réalités humaines de la foi cathare qui a marqué la société médiévale occitane pendant trois siècles. De façon ironique, la religion cathare est bien connue grâce aux sources écrites faisant le récit de la Croisade, puis de la mise en place de l'Inquisition contre ces derniers. Mais on dispose aussi d'un certains nombre de sources issues des cathares eux-mêmes (traités, bibles et codex conservés dans plusieurs bibliothèques d'Europe). Au fil de la visite, des copies de ces manuscrits, présentées sur des panneaux richement illustrés, redonnent vie à ces religieux qui rejetaient le monde matériel, œuvre du mauvais créateur, et toute forme de représentation (c'est pourquoi il n'existe pas d'objets, de statues, de reliquaires, de châteaux, d'églises ou de croix cathares !). Avec simplicité et sans concession, bons hommes et bonnes femmes cathares retrouvent un nom, leurs paroles reprennent sens. Une histoire racontée, enracinée au sein de la Montagne Noire, cœur battant d'hérésie et de courtoisie avant la conquête royale française..."