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Patrimoine Mondial de l'UNESCO
@unescoworldheritage
90676followers
1041places
"The archaeological site of Takht-e Soleyman, in north-western Iran, is situated in a valley set in a volcanic mountain region. The site includes the principal Zoroastrian sanctuary partly rebuilt in the Ilkhanid (Mongol) period (13th century) as well as a temple of the Sasanian period (6th and 7th centuries) dedicated to Anahita. The site has important symbolic significance. The designs of the fire temple, the palace and the general layout have strongly influenced the development of Islamic architecture. Criterion i: Takht-e Soleyman is an outstanding ensemble of royal architecture, joining the principal architectural elements created by the Sasanians in a harmonious composition inspired by their natural context. Criterion ii: The composition and the architectural elements created by the Sasanians at Takht-e Soleyman have had strong influence not only in the development of religious architecture in the Islamic period, but also in other cultures. Criterion iii: The ensemble of Takht-e Soleyman is an exceptional testimony of the continuation of cult related to fire and water over a period of some two and half millennia. The archaeological heritage of the site is further enriched by the Sasanian town, which is still to be excavated. Criterion iv: Takht-e Soleyman represents an outstanding example of Zoroastrian sanctuary, integrated with Sasanian palatial architecture within a composition, which can be seen as a prototype. Criterion vi: As the principal Zoroastrian sanctuary, Takht-e Soleyman is the foremost site associated with one of the early monotheistic religions of the world. The site has many important symbolic relationships, being also a testimony of the association of the ancient beliefs, much earlier than the Zoroastrianism, as well as in its association with significant biblical figures and legends. 📸 © Sacred sites"


Histoire Itinérante
@histoireitinerante
2065followers
7342places
"Takht-e Soleymân est un trésor de réalisations architecturales exceptionnelles de grande valeur universelle du point de vue artistique, religieux, mythologique et historique, sans oublier l’importance du cadre naturel dans lequel il se situe. Takht-e Soleymân est d’ailleurs l’unique survivant des trois principaux temples du feu zoroastriens de la période préislamique. Appelé Azargoshnasb, ce temple de feu fut construit sur ordre de l’empereur sassanide Khosrow Ier Anoushirvan (531-578 apr. J.-C.) autour du lac sacré de Chechasta, selon l’Avesta. Le site ne fut pas vénéré uniquement par les zoroastriens. En effet, il fut un lieu respecté pour les premiers Arméniens chrétiens, les musulmans, mais aussi les Mongols chamanistes avant leur conversion à l’islam. À des périodes différentes, Takht-e Soleymân est entré dans des légendes liées à la naissance ou à la vie de plusieurs prophètes (Zoroastre, Salomon, Jésus). Takht-e Soleymân connut sa dernière période glorieuse vers la fin du XIIIe siècle, quand les Mongols chamanistes le choisirent comme résidence d’été en y construisant un palais imposant tout près du lac sacré, comme à Persépolis et Pasargades à l’époque des Achéménides (550-331 av. J.-C.). Les ruines furent également attribuées aux légendes liées à la naissance de Zoroastre et de l’Enfant Jésus. Pendant la période islamique, les ruines du temple et du palais sassanides Takht-e Soleymân entrèrent dans des légendes liées au royaume de Salomon, selon lesquelles il y avait son trône, d’où l’expression de Takht-e Soleymân (« Trône de Salomon »), nom donné au site à l’époque médiévale et moderne. Pendant le règne des Ilkhanides mongols, aux XIIIe et XIVe siècles, le site s’appelait Saturiq. Le site se situe à 45 km au nord-est de la ville de Takab. Le village le plus proche du site est Nosratâbâd, qui se trouve à 1,5 km à l’ouest de Takht-e Soleymân. Le site ovale fortifié de Takht-e Soleymân couvre une superficie d’environ 10 hectares. Une zone de protection a été définie par l’Organisation nationale du Patrimoine culture, de l’Artisanat et du Tourisme, d’une superficie d’environ 385,5 hectares. Cette zone tampon protège l’environnement paysager du site. 𝐋𝐞 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐟𝐞𝐮 Dans le zoroastrisme, un temple de feu est le lieu de culte souvent appelé Dâr-e Mehr (Maison du Soleil) dans la tradition zoroastrienne. En effet, « Dâr-e Mehr » est le symbole de la religion zoroastrienne. En 2019, il y a 167 temples de feu dans le monde, dont 45 à Mumbai, 105 dans le reste de l’Inde et 17 dans d’autres pays (dont la plupart en Iran). Dans la religion zoroastrienne, le feu (Âtar en avestique, Âzar en persan moderne) et les eaux (Âpas en avestique, Âban en persan moderne) sont des agents de la pureté rituelle. Apparus pour la première fois au IXe siècle avant notre ère, les rituels du feu zoroastriens sont contemporains de ceux du zoroastrisme lui-même. Il apparaît à peu près au même moment que le culte du sanctuaire et est à peu près contemporain de l’introduction d’Âtar en tant que divinité. Il n’y a aucune allusion à un temple du feu dans l’Avesta proprement dit, pas plus qu’il n’existe de mot désignant un temple du feu dans la langue vieux-perse. Le fait que les rituels du feu soient une modification doctrinale et qu’ils soient absents du zoroastrisme primitif est également évident dans les passages les plus anciens des textes avestiques. Dans ces textes les plus anciens du zoroastrisme, c’est le feu du foyer qui parle à « tous ceux pour qui il prépare le repas du soir et du matin », ce qui ne correspond nécessairement pas à un feu sanctifié. Le temple semble être donc un phénomène beaucoup plus tardif : Hérodote relata qu’au milieu du Ve siècle avant notre ère, les zoroastriens adoraient à ciel ouvert, montant des monticules pour allumer leurs feux. La particularité du temple du feu sassanide était son sanctuaire en forme de dôme où se trouvait l’autel du feu. Ce sanctuaire avait toujours un plan carré avec un pilier dans chaque coin, qui soutenait le dôme. Des vestiges archéologiques et des témoignages littéraires tirés de « Zend » (commentaire sur l’Avesta) suggèrent que le sanctuaire était entouré d’un passage sur les quatre côtés. Le site fut autrefois le temple du feu sassanide d’Azargoshnasb, datant des Ve et VIe siècles. Il est d’ailleurs le temple du feu le mieux conservé de la période sassanide et le plus fascinant complexe zoroastrien connu dans le monde. D’après les textes avestiques, le temple d’Azargoshnasb fut l’un des trois principaux temples du feu de l’Empire sassanide. L’emplacement des deux autres temples n’a pas encore été découvert. Plusieurs éléments font de ce lieu un site archéologique unique, d’autant plus que Takht-e Soleymân est le plus grand et probablement l’un des plus anciens lieux de culte zoroastriens jamais découverts. Bien que les noms et les emplacements exacts d’autres sites religieux des Sassanides ne soient pas connus, les historiens savent qu’ils se situaient essentiellement dans la moitié sud du plateau iranien. Cela étant dit, Takht-e Soleymân est le témoin unique et exceptionnel du temple du feu royal des empereurs sassanides dans le nord-ouest de l’Iran. Les historiens disposent de preuves archéologiques solides qui le confirment avec certitude. Les recherches archéologiques menées à Takht-e Soleymân ont fourni des données importantes sur les différents aspects architecturaux et cultuels d’un temple du feu zoroastrien à l’époque de l’Empire sassanide. L’environnement naturel du site lui donne une plus grande importance, car le temple du feu se situe dans une région montagneuse et il est marqué par la présence d’un petit lac. En réalité, il s’agit d’une série de sources fonctionnant comme un puits artésien. Ce lac, évidemment beaucoup plus ancien que le temple du feu, est sans doute à l’origine de la fondation du temple. Il est intéressant de savoir que d’après les documents anciens dont disposent les historiens, la plaine environnante qui est arrosée par la source de Takht-e Soleymân est aujourd’hui aussi verte que dans le passé, c’est-à-dire à l’époque des Ilkhanides qui se servaient de cette plaine comme pâturage des chevaux de leur armée. Les chercheurs ont effectué de nombreuses comparaisons entre le temple du feu de Takht-e Soleymân et d’autres sanctuaires zoroastriens dans le sud de l’Iran (les provinces du Fârs et de Kermân), le sud du Caucase (Bakou, République de l’Azerbaïdjan) ou l’Inde. Ces recherches indiquent que le temple de Takht-e Soleymân se distingue nettement d’autres temples du feu anciens, mais il existe aussi des ressemblances parmi tous ces sanctuaires zoroastriens malgré les grandes distances qui les séparent les uns des autres. À titre d’exemple, la partie sacrée d’un petit temple du feu près de Kermân (sud-est de l’Iran) avec son hall rectangulaire et sa salle voûtée, où un feu sacré avait été vénéré jusqu’à une époque récente, la salle sacrée du feu appelé Bahram dans le temple de feu zoroastrien de Bombay Inde, et même la salle du feu sacré du temple de feu principal de Téhéran construit au début du XXe siècle, ressemblent tous à celui du temple de feu de Takht-e Soleymân. En ce qui concerne le paysage naturel de Takht-e Soleymân, il faut mentionner ici un mont isolé, situé à 2,5 km à l’ouest du site, appelé Zendân-e Soleymân (prison de Salomon). D’une hauteur d’une centaine de mètres, ce mont a une forme conique parfaite. L’existence d’une source d’eau au sommet de Zendân-e Soleymân était sans aucun doute la principale raison de l’existence de constructions autour du sommet en forme de volcan. Ces constructions, qui avaient une fonction religieuse, appartenaient à une période antérieure à celle de Takht-e Soleymân. D’importants projets de restauration ont été entrepris à Takht-e Soleymân en même temps que des fouilles archéologiques. Ces interventions n’ont pas affecté les différentes structures du monument. En revanche, elles ont largement contribué à une meilleure préservation et consolidation des édifices, surtout le temple du feu sassanide et les bâtiments de l’iwan occidental du site. Takht-e Soleymân est un chef-d’œuvre du génie créateur humain. Le complexe du temple du feu sassanide renforçait, par la qualité de son architecture géniale, une harmonie entre ses constructions symboliques et religieuses d’une part, et le paysage naturel qui entoure le site de l’autre. Dans le choix de l’emplacement du site, les constructeurs originaux du temple firent preuve d’un niveau élevé de compétence créative en utilisant l’existence du lac sacré et les liens entre l’eau avec les croyances religieuses zoroastrienne et prézoroastriennes, d’autant plus que le site avait été choisi sans aucun doute en raison des valeurs spirituelles des sources d’eau pure. Le complexe du temple du feu de Takht-e Soleymân est une construction architecturale très inspirante. Les croyances spirituelles des premiers constructeurs du temple, qui réunirent avec succès l’environnement naturel et paysager du site, sont sans doute à l’origine d’œuvres d’art exceptionnelles. Au cours des siècles, ce monument architectural a continué à inspirer les hommes, qu’ils soient zoroastriens, musulmans ou chamanistes, bouddhistes ou chrétiens. Le site de Takht-e Soleymân ne se résume pas en un seul temple du feu, il représente une continuité et une interaction importantes des valeurs humaines sur une longue période. Ainsi, il témoigne du développement de l’architecture, des technologies, des arts monumentaux et urbains mais aussi de l’aménagement paysager. Le complexe historique et archéologique de Takht-e Soleymân démontre clairement la manière dont les Iraniens et les peuples qui coexistaient avec eux et qui avaient des croyances différentes étaient capables de planifier, d’aménager et d’utiliser le paysage conformément à leur religion ou conviction et philosophie, indépendamment de leur appartenance ethnique. On a pu le voir au XIIIe siècle avec les premiers Mongols qui s’établirent sur le territoire iranien. À Takht-e Soleymân, les vestiges et les preuves archéologiques montrent l’étendue et l’intensité avec lesquelles le paysage naturel fut utilisé. Le plan architectural et paysager du site montre aussi clairement l’interaction entre les croyances prézoroastriennes et zoroastriennes en ce qui concerne la protection de l’eau et les significations religieuses et symboliques de l’eau et de la terre, mais aussi de l’air (au sommet des montagnes). Selon certains récits, le lac mythique Var-e Chechast (Avesta) où Afrasiyab, le roi légendaire du Touran tenta d’échapper à Key-Khosrow le roi légendaire des Perses, serait le petit lac de Takht-e Soleymân. Les empereurs sassanides faisaient le pèlerinage de Takht-e Soleymân à pied après leur couronnement à Ctésiphon en Mésopotamie. En effet, Takht-e Soleymân reste le plus important et probablement l’un des plus anciens sites rituels du zoroastrisme ancien jamais découverts. 𝑺𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆(𝒔) : 𝒆𝒙𝒕𝒓𝒂𝒊𝒕 𝒅'𝒖𝒏 𝒂𝒓𝒕𝒊𝒄𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑹𝒆𝒗𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝑻𝒆́𝒉𝒆́𝒓𝒂𝒏 (𝒍𝒊𝒆𝒏 𝒄𝒊-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒔) ; 𝒔𝒊𝒕𝒆 𝒘𝒆𝒃 𝒅𝒆 𝒍'𝑼𝑵𝑬𝑺𝑪𝑶 ; 𝑾𝒊𝒌𝒊𝒑𝒆́𝒅𝒊𝒂 ; 𝑯𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝑰𝒕𝒊𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆"
Autres lieux à voir autour
"Takht-e Soleyman, or the "Throne of Solomon," an ancient archaeological site in northwestern Iran. During the Sasanian Empire, the site housed the Zoroastrian fire temple of Adur Gushnasp. Notably, the site was built near a natural crater lake, which was believed to have spiritual significance and has links to King Solomon in folklore."
@sbsulliv2000
"Takht-e Soleymân est un trésor de réalisations architecturales exceptionnelles de grande valeur universelle du point de vue artistique, religieux, mythologique et historique, sans oublier l’importance du cadre naturel dans lequel il se situe. Takht-e Soleymân est d’ailleurs l’unique survivant des trois principaux temples du feu zoroastriens de la période préislamique. Appelé Azargoshnasb, ce temple de feu fut construit sur ordre de l’empereur sassanide Khosrow Ier Anoushirvan (531-578 apr. J.-C.) autour du lac sacré de Chechasta, selon l’Avesta. Le site ne fut pas vénéré uniquement par les zoroastriens. En effet, il fut un lieu respecté pour les premiers Arméniens chrétiens, les musulmans, mais aussi les Mongols chamanistes avant leur conversion à l’islam. À des périodes différentes, Takht-e Soleymân est entré dans des légendes liées à la naissance ou à la vie de plusieurs prophètes (Zoroastre, Salomon, Jésus). Takht-e Soleymân connut sa dernière période glorieuse vers la fin du XIIIe siècle, quand les Mongols chamanistes le choisirent comme résidence d’été en y construisant un palais imposant tout près du lac sacré, comme à Persépolis et Pasargades à l’époque des Achéménides (550-331 av. J.-C.). Les ruines furent également attribuées aux légendes liées à la naissance de Zoroastre et de l’Enfant Jésus. Pendant la période islamique, les ruines du temple et du palais sassanides Takht-e Soleymân entrèrent dans des légendes liées au royaume de Salomon, selon lesquelles il y avait son trône, d’où l’expression de Takht-e Soleymân (« Trône de Salomon »), nom donné au site à l’époque médiévale et moderne. Pendant le règne des Ilkhanides mongols, aux XIIIe et XIVe siècles, le site s’appelait Saturiq. Le site se situe à 45 km au nord-est de la ville de Takab. Le village le plus proche du site est Nosratâbâd, qui se trouve à 1,5 km à l’ouest de Takht-e Soleymân. Le site ovale fortifié de Takht-e Soleymân couvre une superficie d’environ 10 hectares. Une zone de protection a été définie par l’Organisation nationale du Patrimoine culture, de l’Artisanat et du Tourisme, d’une superficie d’environ 385,5 hectares. Cette zone tampon protège l’environnement paysager du site. 𝐋𝐞 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐟𝐞𝐮 Dans le zoroastrisme, un temple de feu est le lieu de culte souvent appelé Dâr-e Mehr (Maison du Soleil) dans la tradition zoroastrienne. En effet, « Dâr-e Mehr » est le symbole de la religion zoroastrienne. En 2019, il y a 167 temples de feu dans le monde, dont 45 à Mumbai, 105 dans le reste de l’Inde et 17 dans d’autres pays (dont la plupart en Iran). Dans la religion zoroastrienne, le feu (Âtar en avestique, Âzar en persan moderne) et les eaux (Âpas en avestique, Âban en persan moderne) sont des agents de la pureté rituelle. Apparus pour la première fois au IXe siècle avant notre ère, les rituels du feu zoroastriens sont contemporains de ceux du zoroastrisme lui-même. Il apparaît à peu près au même moment que le culte du sanctuaire et est à peu près contemporain de l’introduction d’Âtar en tant que divinité. Il n’y a aucune allusion à un temple du feu dans l’Avesta proprement dit, pas plus qu’il n’existe de mot désignant un temple du feu dans la langue vieux-perse. Le fait que les rituels du feu soient une modification doctrinale et qu’ils soient absents du zoroastrisme primitif est également évident dans les passages les plus anciens des textes avestiques. Dans ces textes les plus anciens du zoroastrisme, c’est le feu du foyer qui parle à « tous ceux pour qui il prépare le repas du soir et du matin », ce qui ne correspond nécessairement pas à un feu sanctifié. Le temple semble être donc un phénomène beaucoup plus tardif : Hérodote relata qu’au milieu du Ve siècle avant notre ère, les zoroastriens adoraient à ciel ouvert, montant des monticules pour allumer leurs feux. La particularité du temple du feu sassanide était son sanctuaire en forme de dôme où se trouvait l’autel du feu. Ce sanctuaire avait toujours un plan carré avec un pilier dans chaque coin, qui soutenait le dôme. Des vestiges archéologiques et des témoignages littéraires tirés de « Zend » (commentaire sur l’Avesta) suggèrent que le sanctuaire était entouré d’un passage sur les quatre côtés. Le site fut autrefois le temple du feu sassanide d’Azargoshnasb, datant des Ve et VIe siècles. Il est d’ailleurs le temple du feu le mieux conservé de la période sassanide et le plus fascinant complexe zoroastrien connu dans le monde. D’après les textes avestiques, le temple d’Azargoshnasb fut l’un des trois principaux temples du feu de l’Empire sassanide. L’emplacement des deux autres temples n’a pas encore été découvert. Plusieurs éléments font de ce lieu un site archéologique unique, d’autant plus que Takht-e Soleymân est le plus grand et probablement l’un des plus anciens lieux de culte zoroastriens jamais découverts. Bien que les noms et les emplacements exacts d’autres sites religieux des Sassanides ne soient pas connus, les historiens savent qu’ils se situaient essentiellement dans la moitié sud du plateau iranien. Cela étant dit, Takht-e Soleymân est le témoin unique et exceptionnel du temple du feu royal des empereurs sassanides dans le nord-ouest de l’Iran. Les historiens disposent de preuves archéologiques solides qui le confirment avec certitude. Les recherches archéologiques menées à Takht-e Soleymân ont fourni des données importantes sur les différents aspects architecturaux et cultuels d’un temple du feu zoroastrien à l’époque de l’Empire sassanide. L’environnement naturel du site lui donne une plus grande importance, car le temple du feu se situe dans une région montagneuse et il est marqué par la présence d’un petit lac. En réalité, il s’agit d’une série de sources fonctionnant comme un puits artésien. Ce lac, évidemment beaucoup plus ancien que le temple du feu, est sans doute à l’origine de la fondation du temple. Il est intéressant de savoir que d’après les documents anciens dont disposent les historiens, la plaine environnante qui est arrosée par la source de Takht-e Soleymân est aujourd’hui aussi verte que dans le passé, c’est-à-dire à l’époque des Ilkhanides qui se servaient de cette plaine comme pâturage des chevaux de leur armée. Les chercheurs ont effectué de nombreuses comparaisons entre le temple du feu de Takht-e Soleymân et d’autres sanctuaires zoroastriens dans le sud de l’Iran (les provinces du Fârs et de Kermân), le sud du Caucase (Bakou, République de l’Azerbaïdjan) ou l’Inde. Ces recherches indiquent que le temple de Takht-e Soleymân se distingue nettement d’autres temples du feu anciens, mais il existe aussi des ressemblances parmi tous ces sanctuaires zoroastriens malgré les grandes distances qui les séparent les uns des autres. À titre d’exemple, la partie sacrée d’un petit temple du feu près de Kermân (sud-est de l’Iran) avec son hall rectangulaire et sa salle voûtée, où un feu sacré avait été vénéré jusqu’à une époque récente, la salle sacrée du feu appelé Bahram dans le temple de feu zoroastrien de Bombay Inde, et même la salle du feu sacré du temple de feu principal de Téhéran construit au début du XXe siècle, ressemblent tous à celui du temple de feu de Takht-e Soleymân. En ce qui concerne le paysage naturel de Takht-e Soleymân, il faut mentionner ici un mont isolé, situé à 2,5 km à l’ouest du site, appelé Zendân-e Soleymân (prison de Salomon). D’une hauteur d’une centaine de mètres, ce mont a une forme conique parfaite. L’existence d’une source d’eau au sommet de Zendân-e Soleymân était sans aucun doute la principale raison de l’existence de constructions autour du sommet en forme de volcan. Ces constructions, qui avaient une fonction religieuse, appartenaient à une période antérieure à celle de Takht-e Soleymân. D’importants projets de restauration ont été entrepris à Takht-e Soleymân en même temps que des fouilles archéologiques. Ces interventions n’ont pas affecté les différentes structures du monument. En revanche, elles ont largement contribué à une meilleure préservation et consolidation des édifices, surtout le temple du feu sassanide et les bâtiments de l’iwan occidental du site. Takht-e Soleymân est un chef-d’œuvre du génie créateur humain. Le complexe du temple du feu sassanide renforçait, par la qualité de son architecture géniale, une harmonie entre ses constructions symboliques et religieuses d’une part, et le paysage naturel qui entoure le site de l’autre. Dans le choix de l’emplacement du site, les constructeurs originaux du temple firent preuve d’un niveau élevé de compétence créative en utilisant l’existence du lac sacré et les liens entre l’eau avec les croyances religieuses zoroastrienne et prézoroastriennes, d’autant plus que le site avait été choisi sans aucun doute en raison des valeurs spirituelles des sources d’eau pure. Le complexe du temple du feu de Takht-e Soleymân est une construction architecturale très inspirante. Les croyances spirituelles des premiers constructeurs du temple, qui réunirent avec succès l’environnement naturel et paysager du site, sont sans doute à l’origine d’œuvres d’art exceptionnelles. Au cours des siècles, ce monument architectural a continué à inspirer les hommes, qu’ils soient zoroastriens, musulmans ou chamanistes, bouddhistes ou chrétiens. Le site de Takht-e Soleymân ne se résume pas en un seul temple du feu, il représente une continuité et une interaction importantes des valeurs humaines sur une longue période. Ainsi, il témoigne du développement de l’architecture, des technologies, des arts monumentaux et urbains mais aussi de l’aménagement paysager. Le complexe historique et archéologique de Takht-e Soleymân démontre clairement la manière dont les Iraniens et les peuples qui coexistaient avec eux et qui avaient des croyances différentes étaient capables de planifier, d’aménager et d’utiliser le paysage conformément à leur religion ou conviction et philosophie, indépendamment de leur appartenance ethnique. On a pu le voir au XIIIe siècle avec les premiers Mongols qui s’établirent sur le territoire iranien. À Takht-e Soleymân, les vestiges et les preuves archéologiques montrent l’étendue et l’intensité avec lesquelles le paysage naturel fut utilisé. Le plan architectural et paysager du site montre aussi clairement l’interaction entre les croyances prézoroastriennes et zoroastriennes en ce qui concerne la protection de l’eau et les significations religieuses et symboliques de l’eau et de la terre, mais aussi de l’air (au sommet des montagnes). Selon certains récits, le lac mythique Var-e Chechast (Avesta) où Afrasiyab, le roi légendaire du Touran tenta d’échapper à Key-Khosrow le roi légendaire des Perses, serait le petit lac de Takht-e Soleymân. Les empereurs sassanides faisaient le pèlerinage de Takht-e Soleymân à pied après leur couronnement à Ctésiphon en Mésopotamie. En effet, Takht-e Soleymân reste le plus important et probablement l’un des plus anciens sites rituels du zoroastrisme ancien jamais découverts. 𝑺𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆(𝒔) : 𝒆𝒙𝒕𝒓𝒂𝒊𝒕 𝒅'𝒖𝒏 𝒂𝒓𝒕𝒊𝒄𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑹𝒆𝒗𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝑻𝒆́𝒉𝒆́𝒓𝒂𝒏 (𝒍𝒊𝒆𝒏 𝒄𝒊-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒔) ; 𝒔𝒊𝒕𝒆 𝒘𝒆𝒃 𝒅𝒆 𝒍'𝑼𝑵𝑬𝑺𝑪𝑶 ; 𝑾𝒊𝒌𝒊𝒑𝒆́𝒅𝒊𝒂 ; 𝑯𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝑰𝒕𝒊𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆"
@histoireitinerante