Budapest 2018
Construit à la fin du XIXe siècle pour la compagnie d'assurance New York, ce bâtiment élancé, décoré de flèches, de statues et de tourelles, ressemble à un vaisseau de luxe échoué sur le boulevard. S'enorgueillissant d'être le plus beau café du monde ", son style entre néobaroque et néo-Renaissance, cette débauche de stucs, de marbre et de dorures et les invraisemblables colonnes torsadées font de lui, sans aucun doute, le plus flamboyant des grands cafés pestois. Incubateur de la culture magyare, il fut un refuge de journalistes et d'écrivains à tel point que le menu proposait une " assiette de l'auteur " de viande froide, de fromage et de pain avec " réduction pour écrivains ". Le bâtiment vécut toutes les vicissitudes de l'histoire hongroise : bombardé, à moitié incendié, on y vendit des pommes de terre et des chaussures après la Seconde Guerre mondiale. Il retrouva sa fonction première en 1954, sans toutefois renouer avec son prestigieux passé, l'intelligentsia cédant peu à peu la place aux touristes. Les coûts d'entretien prohibitifs firent qu'on laissa l'ex-New York Palace se dégrader. Avant sa dernière rénovation, des filets empêchaient ses belles flèches de venir éventuellement fracasser la tête des passants... Racheté par la chaîne d'hôtels de luxe italienne Boscolo, il ferma plusieurs années pour rouvrir en 2006. Il appartient désormais au tout nouveau groupe The Dedica Anthology. Aujourd'hui, une hôtesse vient prestement vous chercher pour vous installer à table. L'établissement n'a pas lésiné sur les frais, le Palace et son café sont comme neufs mais la splendeur, par endroits presque hallucinante, du café et la finesse de sa cuisine vous attendent toujours..."