Budapest 2018
La plus grande synagogue d'Europe et deuxième du monde, après celle de New York, date de 1854-1859, construite, suite à un appel d'offre, sur les plans de Ludwig Förster, architecte allemand. Son rival, Frigyes Feszl (qui a conçu le Vigadó) s'est chargé de la décoration intérieure. Elle peut accueillir plus de 3 000 fidèles, les hommes au rez-de-chaussée, les femmes à l'étage. Cette très grande capacité d'accueil s'explique par l'importante communauté juive d'avant-guerre qui représentait un quart de la population budapestoise. Son style mauresque est relevé de détails byzantins : ses deux bulbes extérieurs ne sont pas sans évoquer des minarets ! Rattaché au mouvement néologique, elle est empreinte de modernisme et d'inspirations diverses, elle s'inspire de la structure d'une basilique. Sa table de la Torah est placée à l'arrière du bâtiment, comme dans une église, et en direction de Jérusalem. La synagogue comporte un orgue, chose impensable pour les Juifs orthodoxes de l'époque (en revanche jouer de l'orgue étant proscrit les jours de Sabbat, c'est un non-juif qui s'en charge). Franz Liszt y a d'ailleurs déjà joué !Dans la cour de la synagogue et du Musée juif, l'Arbre de vie que l'on doit au fameux, Imre Varga, est planté depuis 1989 dans le sol, au-dessus de la fosse commune creusée en 1944-1945. Chacune des feuilles d'argent du saule pleureur porte le nom d'une des victimes et commémore plus largement le deuil des 600 000 personnes qui périrent dans la Shoah.Une plaque indique la maison natale de Theodor Herzl, fondateur du mouvement sioniste.À l'extérieur de l'enceinte, au 10 de la rue Dob, un étrange monument rappelle la mémoire de Carl Lutz : un homme allongé demande secours à un ange au-dessus de lui. Carl Lutz, vice-consul suisse à Budapest durant la Seconde Guerre mondiale, a permis de sauver plus de 60 000 juifs, grâce à de faux documents et à l'extraterritorialité suisse assurée à plusieurs dizaines d'immeubles à l'époque."