Fontaine des Innocents - Visite et Histoire de ce Monument Parisien
La Fontaine des Innocents est un monument incontournable de Paris, situé au cœur de la ville. Construite au XVIe siècle, cette fontaine est chargée d'histoire et de symboles. Elle attire de nombreux visiteurs chaque année, curieux d'admirer son architecture unique. En plus de son aspect historique, la Fontaine des Innocents est également connue pour accueillir un vlooienmarkt zaterdag, un marché aux puces animé qui se tient régulièrement à proximité. Cet endroit est non seulement un lieu de visite incontournable pour les amateurs d'histoire et d'architecture, mais aussi un point de rencontre pour les passionnés de brocantes et de trésors anciens. Venez découvrir l'histoire fascinante de la Fontaine des Innocents, l'un des monuments les plus emblématiques de Paris et l'une des institutions culturelles les plus riches de la ville.
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Histoire Itinérante
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"Le visage de Paris s'est transformé à travers le temps, et parfois on redécouvre avec surprise le passé de certains lieux. C'est notamment le cas du quartier des Halles. À l'endroit de l'actuelle Place Joachim-du-Bellay et de sa célèbre Fontaine des Innocents, se trouvait alors un cimetière incontournable du Paris de l'époque : le cimetière des Innocents. Les origines de ce cimetière remonteraient aux Mérovingiens et pendant près de 1.000 ans il accueilli les dépouilles des parisiens jusqu'à sa fermeture en 1780. On estime que deux millions de parisiens y auraient été inhumés. Une première chapelle en l'honneur de Saint-Michel y était érigée avant d'être remplacée par une église plus vaste vers 1130 sur ordre de Louis VI le Gros. Elle fut dédiée aux Saints-innocents, d'où le nom. 𝑳𝒆 𝒄𝒊𝒎𝒆𝒕𝒊𝒆̀𝒓𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝑰𝒏𝒏𝒐𝒄𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒂 𝒂𝒊𝒏𝒔𝒊 𝒂𝒄𝒄𝒖𝒆𝒊𝒍𝒍𝒊 𝒒𝒖𝒂𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆 𝒈𝒆́𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅𝒆 𝑷𝒂𝒓𝒊𝒔𝒊𝒆𝒏𝒔, 𝒔𝒐𝒊𝒕 2 𝒎𝒊𝒍𝒍𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅𝒆 𝒄𝒂𝒅𝒂𝒗𝒓𝒆𝒔, 𝒇𝒂𝒊𝒔𝒂𝒏𝒕 𝒔’𝒆́𝒍𝒆𝒗𝒆𝒓 𝒍𝒆 𝒔𝒐𝒍 𝒅𝒆 𝒅𝒆𝒖𝒙 𝒎𝒆̀𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒂𝒖-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒖𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒓𝒖𝒆𝒔… 𝑨 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒏 𝒅𝒖 𝑿𝑽𝑰𝑰𝑰𝒆 𝒔𝒊𝒆̀𝒄𝒍𝒆, 𝒔𝒆𝒔 𝒎𝒊𝒍𝒍𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅'𝒐𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒔𝒆𝒓𝒐𝒏𝒕 𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒆́𝒓𝒆́𝒔 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝑪𝒂𝒕𝒂𝒄𝒐𝒎𝒃𝒆𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒋𝒖𝒔𝒕𝒆 𝒂𝒎𝒆́𝒏𝒂𝒈𝒆́𝒆𝒔 ! 𝐋𝐞 𝐜𝐢𝐦𝐞𝐭𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐈𝐧𝐧𝐨𝐜𝐞𝐧𝐭𝐬 : 𝐥'𝐚𝐧𝐜𝐢𝐞𝐧 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐥𝐞 ! Sur ce site se trouvait à l’époque mérovingienne un cimetière dont des sarcophages en plâtre furent mis à jour durant les fouilles des années 1973-74. Un lieu de culte y avait été édifié, mais il semble probable que l’ensemble ait été en grande partie détruit lors des raids normands du IXe siècle. A cette époque, ce site est en dehors d’une ville qui, ne l’oublions pas, se trouve essentiellement sur la rive gauche de la Seine. Au XIIe siècle, les premières sources écrites témoignent de l’existence, sur le site des Champeaux (c’est-à-dire des petits champs), d’une église et d’un cimetière, ouvert pour recevoir les corps des paroissiens de Saint-Germain-l’Auxerrois. Le lieu était à cette époque ouvert, qui plus est situé près du marché central (à l’origine des Halles), déplacé en cet endroit en 1137 par Louis VI et agrandit par Louis VII. Il est alors décrit comme un cloaque fangeux dans lequel les animaux errent pour trouver leur nourriture, lieu de fréquentation des marchands, des écrivains publics, des prostituées et des lingères. Cette mauvaise réputation accompagna le cimetière jusqu’à sa fermeture. L’église, quant à elle, avait une existence ancienne, mais elle fut refaite entièrement au XIIe ou au XIIIe siècle (on l’attribue généralement à Philippe Auguste, sans que cela ne soit prouvé). Elle occupait la totalité du quart nord-est du square actuel (son entrée principale correspondait approximativement à l’emplacement de la fontaine actuelle). Une entrée secondaire donnait sur la rue Saint-Denis. On y transféra les reliques d’un jeune martyr de Pontoise, Richard, que l’on disait avoir été la victime des juifs que Philippe Auguste venait d’expulser du royaume. On raconte que les miracles furent nombreux sur sa tombe, à tel point que les Anglais, qui occupèrent Paris de 1420 à 1435, l’exhumèrent et le transportèrent en Angleterre (à l’exception de sa tête, laissée sur place). Entre 1185 et 1190, Philippe Auguste partant en croisade fait ceindre Paris de la muraille qui porte son nom et dont il reste quelques vestiges. C’est à cette époque que le cimetière est agrandi, enclos d’un mur de 3 mètres de haut, et englobé dans les nouvelles limites de la ville, devenant ainsi un cimetière intra-muros. Il se présente alors sous la forme d’un parallélogramme compris sur sa longueur entre les rues aux Fers (actuelle rue Berger) et de la Ferronnerie, sur sa largeur par les rues Saint-Denis et de la Lingerie, c’est à dire une surface sensiblement plus grande que l’actuel square. Cinq portes y donnent accès. Le terrain est divisé en deux parties d’inégale importance : le cimetière proprement dit et le parterre, bande de terrain parallèle à la rue de la Lingerie, qui appartenait aux inhumations de l’Hôtel-Dieu et qui donna lieu à l’édification de chapelles (voir plus loin). Le cimetière devint progressivement celui des paroisses de la rive droite, mais également des noyés de la Seine et des morts par épidémies. Les droits perçus pour les inhumations donnèrent lieu à de nombreux textes de loi, ce qui n’empêcha pas, jusqu’à la Révolution, des conflits juridiques entre les différentes institutions religieuses. Les plus modestes se faisaient inhumer dans des fosses qui restaient ouvertes jusqu’à ce qu’elles fussent pleines. Plusieurs fosses étaient ouvertes simultanément, correspondant aux différentes institutions percevant des droits. Elles étaient encore plus nombreuses en cas d’épidémie. Pour la bourgeoisie, la sépulture individuelle était la norme. Certains étaient inhumés en cercueil (on a retrouvé des traces de bois et des clous), mais la plupart l’était dans un simple linceul : une légende attribuait à la terre des Innocents la propriété de dissoudre les corps en un temps record ! On imagine l’odeur et les conséquences sur la santé publique ! En raison de l’augmentation démographique, il fallut trouver un moyen de vider les fosses pour des usages ultérieurs : c’est l’origine des charniers (ou pourrissoirs) qui furent construits, entre le XIVe et XVe siècle, adossés au mur d’enceinte tout autour du cimetière. Ce furent les bourgeois qui, progressivement, firent édifier ces arcades, souvent pour leur usage personnel (ainsi, Nicolas Flamel fit construire l’une d’entre elles pour le tombeau de sa femme Pernelle). Peintures, fresques et épitaphes fleurirent rapidement, la plus célèbre étant la danse macabre. C’est également dans ces galeries que se trouvait, enfermée dans un coffre ouvert uniquement à la Toussaint, le squelette d’albâtre, dit également la Mort Saint-Innocent, squelette d’un mètre de haut tenant d’une main son linceul, de l’autre un cartouche où on lisait : « Il n’est vivant, tant soit plein d’art,/Ni de force pour résistance,/Que je ne frappe de mon dard,/Pour bailler aux vers leur pitance ». Attribuée à Germain Pilon, cette oeuvre fut déposée à la fermeture du cimetière en 1786 au musée des Monuments français. Elle se trouve désormais au Louvre. Les charniers proprement dits se trouvaient au dessus des arcades, cette disposition permettant à l’air de circuler entre la toiture et les voûtes de façon à ce que les ossements exhumés fussent plus rapidement desséchés et réduits en poudre. Au nombre de quatre, ils inspirèrent enlumineurs et poètes... Globalement occupé par des fosses, le cimetière des Innocents avait un aspect de terrain vague. Quelques monuments venaient néanmoins rappeler sa fonction : - la tour Notre-Dame-des-Bois était sans doute le plus ancien d’entre eux. Il s’agissait d’une tour octogonale sur trois niveaux ornée d’une statue de la Vierge. On pense qu’elle servit de lanterne, bien que sa fonction initiale soit inconnue. - un préchoir utilisé par les prédicateurs itinérants, petit édifice rectangulaire couvert d’un toit pointu - quelques chapelles sur le parterre (voir plus haut) : celle des Pommereux, datée de 1453, celle des Villeroy (dite également de Neufville) et celle d’Orgemont - plusieurs croix ou stèles, dont celle placée en 1451 par le prévôt des marchands Jean Bureau sur la tombe de ses parents - un monument rectangulaire appelé la tombe Morin Au cours de sa longue histoire, le cimetière des Innocents reçut quelques personnalités ayant de leur vivant acquis une certaine gloire : — Bernard de Dormans (+1381), qui fut chambellan de Louis, duc d’Anjou, futur Louis Ier de Naples. — François de Mezeray (+1683), historiographe de Louis XIV et secrétaire perpétuel de l’Académie Française. — la comtesse de Mailly (+1751), aînée des quatre filles du marquis de Nesle qui furent successivement maîtresses de Louis XV. Le plus célèbre occupant du cimetière fut peut-être le fabuliste Jean de La Fontaine. Effectivement, son acte de décès en 1695 indique qu’il fut inhumé dans ce lieu. Néanmoins, une polémique subsiste entre les tenants de cette tradition et ceux qui affirment qu’il fut en réalité inhumé au cimetière Saint-Joseph (de la paroisse de Saint-Eustache, tout proche). Son acte de décès aurait d’ailleurs été rectifié en ce sens. Quoiqu’il en soit, quel qu’ait été le cimetière d’origine, il est peu probable que ce soit ses ossements qui se trouvent aujourd’hui dans son tombeau au Père-Lachaise. Entre l’église et le cimetière se trouvaient également des reclusoirs, habités essentiellement par des femmes. Il s’agissait de petites loges garnies seulement de deux étroites ouvertures : une donnant sur l’Eglise pour assister aux offices, l’autre sur le cimetière afin que des Parisiens charitables y déposent de la nourriture. Ces femmes, abandonnant le monde, y passaient le restant de leurs jours en oraisons et prières ! On connaît le cas d’Alix la Bourgotte qui mourut dans son reclusoir en 1470, après quarante six ans d’enfermement ! En 1549, une fontaine monumentale fut édifiée par Jean Goujon pour célébrer l’entrée royale du roi Henri II. Elle fut alors installée à l’angle de la rue Saint-Denis et de la rue aux Fers, à la place d’une fontaine plus ancienne. Elle était surmonté d’une loggia destinée à servir de tribune aux spectateurs privilégiés sur le parcours triomphal du roi. 𝐋𝐚 𝐟𝐢𝐧 𝐝𝐮 𝐜𝐢𝐦𝐞𝐭𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐈𝐧𝐧𝐨𝐜𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐞́𝐦𝐞́𝐧𝐚𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐨𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐚𝐮𝐱 𝐂𝐚𝐭𝐚𝐜𝐨𝐦𝐛𝐞𝐬 Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce cimetière était très prisé des parisiens. Véritable lieu de vie et de rencontre, on y retrouvait de jour des marchands et des promeneurs. À la nuit tombée en revanche, le cimetière devenait moins fréquentable. Y étaient inhumés les restes de 22 paroisses parisiennes auxquels s'ajoutent ceux de l'hôtel-Dieu, les corps des victimes de la peste noire de 1348 ainsi que ceux des inconnus non-identifiés de la morgue de la Cité, dont les noyés de la Seine et les personnes décédées sur la voie publique qui se retrouvaient alors dans des fosses communes. Cela faisait donc beaucoup trop de corps, pour un cimetière trop petit. On disait par ailleurs que sa terre mangeait son cadavre en neuf jours. Des charniers furent ajoutés autour du cimetière pour accueillir les ossements qui étaient retirés. Le Charnier des Lingères situé du côté Sud de l'ancien cimetière, parallèle à la rue de la Ferronnerie se distinguait par une fresque représentant une danse macabre. On pouvait alors y voir représentés tour à tour des nobles, des représentants religieux, des paysans et même des souverains contraints de suivre les morts, rappelant ainsi que personne n'échappe à cette fatalité. Mais après mille ans d'activité, le cimetière, situé au coeur de Paris, était insalubre. Le niveau du sol aurait même dépassé de 2,50m celui des rues avoisinantes, tant il était surchargé. Par ailleurs, une loi datant de 1765 interdisait les cimetières à l’intérieur des villes pour des raisons d’insalubrité. Un évènement décisif aura conduit à la fermeture définitive du cimetière des innocents en 1780. Sous le poids des cadavres inhumés, une cloison céda et les restes de parisiens se déversèrent dans la cave d'un restaurateur. De façon générale, des plaintes s’étaient élevées depuis le XVIIe siècle sur l’insalubrité des Innocents. Elles ne provenaient que rarement des habitants, peu soucieux d’attirer l’attention du chapitre de Saint-Germain sur eux et de se voir contraint de quitter les lieux. En outre, eux mêmes contribuaient à l’insalubrité des lieux, jetant directement par les fenêtres leurs ordures et leurs pots d’aisance. Un arrêt du Parlement de 1765 préconisa le transfert des cimetières à l’extérieur des villes et la fermeture des anciennes nécropoles intra-muros. Pourtant, le poids des traditions, le coût élevé prescrit et l’obligation pour les fabriques des églises d’acheter des terrains souvent lointains constituèrent autant de freins à cette nouvelle législation. Un incident changea la donne en 1780 : une des fosses du cimetière s’éboula dans les deux étages de caves d’une maison de la rue de la Lingerie, les emplissant de plusieurs cadavres en décomposition à l’odeur méphitique. Le cimetière fut provisoirement fermé par un arrêt du premier décembre 1780. Un arrêt du Conseil d’Etat de 1785 prononça sa suppression définitive. En 1786, les ossements furent, de nuit, déblayés des fosses et amenés dans les futures Catacombes créées pour l’occasion. L’exhumation se fit à une profondeur d’1m60, ce qui permet d’assurer que de nombreux corps subsistent encore sous la chaussée de l’actuel square. On considère que depuis son ouverture, quelques deux millions de Parisiens y avaient été inhumés. 𝐓𝐫𝐚𝐧𝐬𝐟𝐞𝐫𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐨𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬, 𝐝𝐢𝐬𝐩𝐚𝐫𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐧𝐮𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐭 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐯𝐨𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐬𝐢𝐭𝐞 Tous les monuments funéraires présentés ci-dessus disparurent évidemment à l’occasion de ce déblaiement... sauf un !!! Daté du XVIe siècle, un obélisque était situé sur la tombe d’un bourgeois parisien, Nicolas Hennequin, décédé en 1556 et inhumé avec son épouse. Ce monument se composait d’une partie haute en forme d’obélisque supportant une croix et d’un soubassement sculpté de niches. A l’origine, il était orné de quatre statues de bronze attribuées à Jean Goujon représentant les quatre évangélistes ou les quatre vertus cardinales. Lorsque tous les éléments du cimetière furent démolis, cet obélisque fut récupéré par la princesse de Monaco pour être placé dans le parc de son château, à Betz, dans l’Oise. Elle avait acquis ce domaine en 1780 pour abriter ces amours avec le prince de Condé, et y avait fait édifier un parc à fabriques, bien dans la mode de l’époque. La pièce maîtresse en était la « vallée des tombeaux », esplanade allongée bordée de cyprès et décorée de faux tombeaux gothiques. L’obélisque des Innocents, seule pièce authentique, devint donc une des fabriques de ce parc. Le château fut vendu pendant la Révolution, puis détruit en 1817. Le lieu fut occupé par les Allemands en 1914 et en 1940 : l’obélisque n’en sortit pas indemne et perdit sa pointe. La propriété fut acheté par le roi du Maroc Hassan II : elle appartient toujours à la famille et Mohammed VI s’y rend régulièrement. Contre vents et marées, le vieil obélisque des Innocents à survécu à tous les bouleversements et s’y dresse toujours ! Dernier chapitre de ce lieu en tant que cimetière : on ordonna la destruction de l’église des Saints-Innocents en novembre 1786. Ainsi disparurent les deux derniers charniers, le Vieux charnier et celui des Lingères. Le grand espace reconquis, dans un quartier justement marqué par l’engorgement, fut naturellement affecté à la fonction commerciale, et un marché s’y installa. Le cimetière des Innocents fut donc remplacé par un marché aux herbes et aux légumes. Durant le Premier empire fut créé sous l’immeuble de 1669 le passage à deux arcades qui permet de rejoindre l’intersection des rues de la Ferronnerie et Sainte-Opportune, et qui existe toujours. Deux autres arcades furent ultérieurement percées. Aujourd'hui il reste bien peu de vestiges de ce cimetière parisien. Les restes des personnes qui y furent enterrées se trouvent désormais dans les Catacombes de Paris. Sur la place Joachim-du-Bellay, la Fontaine des Innocents fut celle qui était accolée à l'église des Innocents, aujourd'hui détruite. Au n°8 de la rue de la Ferronnerie et au n° 15 de la rue des innocents, on peut retrouver des arcades qui soutenaient autrefois deux des charniers du cimetière. Des vestiges sont également conservés au Musée du Louvre et au Musée Carnavalet. À noter que le cimetière des Innocents est également lié au passé « alchimique » de la capitale. En effet, parmi les arcades qui entouraient l'ancien cimetière, deux avaient été décorées par le célèbre alchimiste Nicolas Flamel, qui résidait dans ce quartier (voir l'adresse voisine de la Tour Saint-Jacques). Fréquentées durant des siècles par les alchimistes qui espéraient trouver dans les deux arcades dessinées par le Grand Maître quelques secrets liés à la réalisation du Grand Œuvre, celles-ci disparurent avec la destruction du cimetière, à la fin XVIIIe siècle. Une copie des fresques originales apparaîtraient toutefois quelques anciens traités d'Alchimie (on peut notamment les voir dans le documentaire « Le voyage alchimique » réalisé avec Patrick Burensteinas, dans l'épisode consacré à Paris et Nicolas Flamel (lien du documentaire ci-dessous ⬇). 𝑺𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆(𝒔) : 𝑶𝒇𝒇𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒖 𝑻𝒐𝒖𝒓𝒊𝒔𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝑷𝒂𝒓𝒊𝒔 ; 𝒂𝒓𝒕𝒊𝒄𝒍𝒆 𝒅𝒖 𝒃𝒍𝒐𝒈 𝑺𝒐𝒓𝒕𝒊𝒓 𝒂̀ 𝑷𝒂𝒓𝒊𝒔 (𝒍𝒊𝒆𝒏 𝒄𝒊-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒔) ; 𝑪𝒊𝒎𝒆𝒕𝒊𝒆̀𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝑭𝒓𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒆𝒕 𝒅'𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔 (𝒂𝒓𝒕𝒊𝒄𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒃𝒍𝒐𝒈, 𝒍𝒊𝒆𝒏 𝒄𝒊-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒔) ; « 𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒚𝒂𝒈𝒆 𝒂𝒍𝒄𝒉𝒊𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 », 𝒅𝒐𝒄𝒖𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝑷𝒂𝒕𝒓𝒊𝒄𝒌 𝑩𝒖𝒓𝒆𝒏𝒔𝒕𝒆𝒊𝒏𝒂𝒔 (𝒍𝒊𝒆𝒏 𝒄𝒊-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒔) ; 𝑾𝒊𝒌𝒊𝒑𝒆́𝒅𝒊𝒂 ; 𝑯𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝑰𝒕𝒊𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆"


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"Le visage de Paris s'est transformé à travers le temps, et parfois on redécouvre avec surprise le passé de certains lieux. C'est notamment le cas du quartier des Halles. À l'endroit de l'actuelle Place Joachim-du-Bellay et de sa célèbre Fontaine des Innocents, se trouvait alors un cimetière incontournable du Paris de l'époque : le cimetière des Innocents. Les origines de ce cimetière remonteraient aux Mérovingiens et pendant près de 1.000 ans il accueilli les dépouilles des parisiens jusqu'à sa fermeture en 1780. On estime que deux millions de parisiens y auraient été inhumés. Une première chapelle en l'honneur de Saint-Michel y était érigée avant d'être remplacée par une église plus vaste vers 1130 sur ordre de Louis VI le Gros. Elle fut dédiée aux Saints-innocents, d'où le nom. 𝑳𝒆 𝒄𝒊𝒎𝒆𝒕𝒊𝒆̀𝒓𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝑰𝒏𝒏𝒐𝒄𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒂 𝒂𝒊𝒏𝒔𝒊 𝒂𝒄𝒄𝒖𝒆𝒊𝒍𝒍𝒊 𝒒𝒖𝒂𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆 𝒈𝒆́𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅𝒆 𝑷𝒂𝒓𝒊𝒔𝒊𝒆𝒏𝒔, 𝒔𝒐𝒊𝒕 2 𝒎𝒊𝒍𝒍𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅𝒆 𝒄𝒂𝒅𝒂𝒗𝒓𝒆𝒔, 𝒇𝒂𝒊𝒔𝒂𝒏𝒕 𝒔’𝒆́𝒍𝒆𝒗𝒆𝒓 𝒍𝒆 𝒔𝒐𝒍 𝒅𝒆 𝒅𝒆𝒖𝒙 𝒎𝒆̀𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒂𝒖-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒖𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒓𝒖𝒆𝒔… 𝑨 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒏 𝒅𝒖 𝑿𝑽𝑰𝑰𝑰𝒆 𝒔𝒊𝒆̀𝒄𝒍𝒆, 𝒔𝒆𝒔 𝒎𝒊𝒍𝒍𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅'𝒐𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒔𝒆𝒓𝒐𝒏𝒕 𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒆́𝒓𝒆́𝒔 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝑪𝒂𝒕𝒂𝒄𝒐𝒎𝒃𝒆𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒋𝒖𝒔𝒕𝒆 𝒂𝒎𝒆́𝒏𝒂𝒈𝒆́𝒆𝒔 ! 𝐋𝐞 𝐜𝐢𝐦𝐞𝐭𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐈𝐧𝐧𝐨𝐜𝐞𝐧𝐭𝐬 : 𝐥'𝐚𝐧𝐜𝐢𝐞𝐧 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐥𝐞 ! Sur ce site se trouvait à l’époque mérovingienne un cimetière dont des sarcophages en plâtre furent mis à jour durant les fouilles des années 1973-74. Un lieu de culte y avait été édifié, mais il semble probable que l’ensemble ait été en grande partie détruit lors des raids normands du IXe siècle. A cette époque, ce site est en dehors d’une ville qui, ne l’oublions pas, se trouve essentiellement sur la rive gauche de la Seine. Au XIIe siècle, les premières sources écrites témoignent de l’existence, sur le site des Champeaux (c’est-à-dire des petits champs), d’une église et d’un cimetière, ouvert pour recevoir les corps des paroissiens de Saint-Germain-l’Auxerrois. Le lieu était à cette époque ouvert, qui plus est situé près du marché central (à l’origine des Halles), déplacé en cet endroit en 1137 par Louis VI et agrandit par Louis VII. Il est alors décrit comme un cloaque fangeux dans lequel les animaux errent pour trouver leur nourriture, lieu de fréquentation des marchands, des écrivains publics, des prostituées et des lingères. Cette mauvaise réputation accompagna le cimetière jusqu’à sa fermeture. L’église, quant à elle, avait une existence ancienne, mais elle fut refaite entièrement au XIIe ou au XIIIe siècle (on l’attribue généralement à Philippe Auguste, sans que cela ne soit prouvé). Elle occupait la totalité du quart nord-est du square actuel (son entrée principale correspondait approximativement à l’emplacement de la fontaine actuelle). Une entrée secondaire donnait sur la rue Saint-Denis. On y transféra les reliques d’un jeune martyr de Pontoise, Richard, que l’on disait avoir été la victime des juifs que Philippe Auguste venait d’expulser du royaume. On raconte que les miracles furent nombreux sur sa tombe, à tel point que les Anglais, qui occupèrent Paris de 1420 à 1435, l’exhumèrent et le transportèrent en Angleterre (à l’exception de sa tête, laissée sur place). Entre 1185 et 1190, Philippe Auguste partant en croisade fait ceindre Paris de la muraille qui porte son nom et dont il reste quelques vestiges. C’est à cette époque que le cimetière est agrandi, enclos d’un mur de 3 mètres de haut, et englobé dans les nouvelles limites de la ville, devenant ainsi un cimetière intra-muros. Il se présente alors sous la forme d’un parallélogramme compris sur sa longueur entre les rues aux Fers (actuelle rue Berger) et de la Ferronnerie, sur sa largeur par les rues Saint-Denis et de la Lingerie, c’est à dire une surface sensiblement plus grande que l’actuel square. Cinq portes y donnent accès. Le terrain est divisé en deux parties d’inégale importance : le cimetière proprement dit et le parterre, bande de terrain parallèle à la rue de la Lingerie, qui appartenait aux inhumations de l’Hôtel-Dieu et qui donna lieu à l’édification de chapelles (voir plus loin). Le cimetière devint progressivement celui des paroisses de la rive droite, mais également des noyés de la Seine et des morts par épidémies. Les droits perçus pour les inhumations donnèrent lieu à de nombreux textes de loi, ce qui n’empêcha pas, jusqu’à la Révolution, des conflits juridiques entre les différentes institutions religieuses. Les plus modestes se faisaient inhumer dans des fosses qui restaient ouvertes jusqu’à ce qu’elles fussent pleines. Plusieurs fosses étaient ouvertes simultanément, correspondant aux différentes institutions percevant des droits. Elles étaient encore plus nombreuses en cas d’épidémie. Pour la bourgeoisie, la sépulture individuelle était la norme. Certains étaient inhumés en cercueil (on a retrouvé des traces de bois et des clous), mais la plupart l’était dans un simple linceul : une légende attribuait à la terre des Innocents la propriété de dissoudre les corps en un temps record ! On imagine l’odeur et les conséquences sur la santé publique ! En raison de l’augmentation démographique, il fallut trouver un moyen de vider les fosses pour des usages ultérieurs : c’est l’origine des charniers (ou pourrissoirs) qui furent construits, entre le XIVe et XVe siècle, adossés au mur d’enceinte tout autour du cimetière. Ce furent les bourgeois qui, progressivement, firent édifier ces arcades, souvent pour leur usage personnel (ainsi, Nicolas Flamel fit construire l’une d’entre elles pour le tombeau de sa femme Pernelle). Peintures, fresques et épitaphes fleurirent rapidement, la plus célèbre étant la danse macabre. C’est également dans ces galeries que se trouvait, enfermée dans un coffre ouvert uniquement à la Toussaint, le squelette d’albâtre, dit également la Mort Saint-Innocent, squelette d’un mètre de haut tenant d’une main son linceul, de l’autre un cartouche où on lisait : « Il n’est vivant, tant soit plein d’art,/Ni de force pour résistance,/Que je ne frappe de mon dard,/Pour bailler aux vers leur pitance ». Attribuée à Germain Pilon, cette oeuvre fut déposée à la fermeture du cimetière en 1786 au musée des Monuments français. Elle se trouve désormais au Louvre. Les charniers proprement dits se trouvaient au dessus des arcades, cette disposition permettant à l’air de circuler entre la toiture et les voûtes de façon à ce que les ossements exhumés fussent plus rapidement desséchés et réduits en poudre. Au nombre de quatre, ils inspirèrent enlumineurs et poètes... Globalement occupé par des fosses, le cimetière des Innocents avait un aspect de terrain vague. Quelques monuments venaient néanmoins rappeler sa fonction : - la tour Notre-Dame-des-Bois était sans doute le plus ancien d’entre eux. Il s’agissait d’une tour octogonale sur trois niveaux ornée d’une statue de la Vierge. On pense qu’elle servit de lanterne, bien que sa fonction initiale soit inconnue. - un préchoir utilisé par les prédicateurs itinérants, petit édifice rectangulaire couvert d’un toit pointu - quelques chapelles sur le parterre (voir plus haut) : celle des Pommereux, datée de 1453, celle des Villeroy (dite également de Neufville) et celle d’Orgemont - plusieurs croix ou stèles, dont celle placée en 1451 par le prévôt des marchands Jean Bureau sur la tombe de ses parents - un monument rectangulaire appelé la tombe Morin Au cours de sa longue histoire, le cimetière des Innocents reçut quelques personnalités ayant de leur vivant acquis une certaine gloire : — Bernard de Dormans (+1381), qui fut chambellan de Louis, duc d’Anjou, futur Louis Ier de Naples. — François de Mezeray (+1683), historiographe de Louis XIV et secrétaire perpétuel de l’Académie Française. — la comtesse de Mailly (+1751), aînée des quatre filles du marquis de Nesle qui furent successivement maîtresses de Louis XV. Le plus célèbre occupant du cimetière fut peut-être le fabuliste Jean de La Fontaine. Effectivement, son acte de décès en 1695 indique qu’il fut inhumé dans ce lieu. Néanmoins, une polémique subsiste entre les tenants de cette tradition et ceux qui affirment qu’il fut en réalité inhumé au cimetière Saint-Joseph (de la paroisse de Saint-Eustache, tout proche). Son acte de décès aurait d’ailleurs été rectifié en ce sens. Quoiqu’il en soit, quel qu’ait été le cimetière d’origine, il est peu probable que ce soit ses ossements qui se trouvent aujourd’hui dans son tombeau au Père-Lachaise. Entre l’église et le cimetière se trouvaient également des reclusoirs, habités essentiellement par des femmes. Il s’agissait de petites loges garnies seulement de deux étroites ouvertures : une donnant sur l’Eglise pour assister aux offices, l’autre sur le cimetière afin que des Parisiens charitables y déposent de la nourriture. Ces femmes, abandonnant le monde, y passaient le restant de leurs jours en oraisons et prières ! On connaît le cas d’Alix la Bourgotte qui mourut dans son reclusoir en 1470, après quarante six ans d’enfermement ! En 1549, une fontaine monumentale fut édifiée par Jean Goujon pour célébrer l’entrée royale du roi Henri II. Elle fut alors installée à l’angle de la rue Saint-Denis et de la rue aux Fers, à la place d’une fontaine plus ancienne. Elle était surmonté d’une loggia destinée à servir de tribune aux spectateurs privilégiés sur le parcours triomphal du roi. 𝐋𝐚 𝐟𝐢𝐧 𝐝𝐮 𝐜𝐢𝐦𝐞𝐭𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐈𝐧𝐧𝐨𝐜𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐞́𝐦𝐞́𝐧𝐚𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐨𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐚𝐮𝐱 𝐂𝐚𝐭𝐚𝐜𝐨𝐦𝐛𝐞𝐬 Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce cimetière était très prisé des parisiens. Véritable lieu de vie et de rencontre, on y retrouvait de jour des marchands et des promeneurs. À la nuit tombée en revanche, le cimetière devenait moins fréquentable. Y étaient inhumés les restes de 22 paroisses parisiennes auxquels s'ajoutent ceux de l'hôtel-Dieu, les corps des victimes de la peste noire de 1348 ainsi que ceux des inconnus non-identifiés de la morgue de la Cité, dont les noyés de la Seine et les personnes décédées sur la voie publique qui se retrouvaient alors dans des fosses communes. Cela faisait donc beaucoup trop de corps, pour un cimetière trop petit. On disait par ailleurs que sa terre mangeait son cadavre en neuf jours. Des charniers furent ajoutés autour du cimetière pour accueillir les ossements qui étaient retirés. Le Charnier des Lingères situé du côté Sud de l'ancien cimetière, parallèle à la rue de la Ferronnerie se distinguait par une fresque représentant une danse macabre. On pouvait alors y voir représentés tour à tour des nobles, des représentants religieux, des paysans et même des souverains contraints de suivre les morts, rappelant ainsi que personne n'échappe à cette fatalité. Mais après mille ans d'activité, le cimetière, situé au coeur de Paris, était insalubre. Le niveau du sol aurait même dépassé de 2,50m celui des rues avoisinantes, tant il était surchargé. Par ailleurs, une loi datant de 1765 interdisait les cimetières à l’intérieur des villes pour des raisons d’insalubrité. Un évènement décisif aura conduit à la fermeture définitive du cimetière des innocents en 1780. Sous le poids des cadavres inhumés, une cloison céda et les restes de parisiens se déversèrent dans la cave d'un restaurateur. De façon générale, des plaintes s’étaient élevées depuis le XVIIe siècle sur l’insalubrité des Innocents. Elles ne provenaient que rarement des habitants, peu soucieux d’attirer l’attention du chapitre de Saint-Germain sur eux et de se voir contraint de quitter les lieux. En outre, eux mêmes contribuaient à l’insalubrité des lieux, jetant directement par les fenêtres leurs ordures et leurs pots d’aisance. Un arrêt du Parlement de 1765 préconisa le transfert des cimetières à l’extérieur des villes et la fermeture des anciennes nécropoles intra-muros. Pourtant, le poids des traditions, le coût élevé prescrit et l’obligation pour les fabriques des églises d’acheter des terrains souvent lointains constituèrent autant de freins à cette nouvelle législation. Un incident changea la donne en 1780 : une des fosses du cimetière s’éboula dans les deux étages de caves d’une maison de la rue de la Lingerie, les emplissant de plusieurs cadavres en décomposition à l’odeur méphitique. Le cimetière fut provisoirement fermé par un arrêt du premier décembre 1780. Un arrêt du Conseil d’Etat de 1785 prononça sa suppression définitive. En 1786, les ossements furent, de nuit, déblayés des fosses et amenés dans les futures Catacombes créées pour l’occasion. L’exhumation se fit à une profondeur d’1m60, ce qui permet d’assurer que de nombreux corps subsistent encore sous la chaussée de l’actuel square. On considère que depuis son ouverture, quelques deux millions de Parisiens y avaient été inhumés. 𝐓𝐫𝐚𝐧𝐬𝐟𝐞𝐫𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐨𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬, 𝐝𝐢𝐬𝐩𝐚𝐫𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐧𝐮𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐭 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐯𝐨𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐬𝐢𝐭𝐞 Tous les monuments funéraires présentés ci-dessus disparurent évidemment à l’occasion de ce déblaiement... sauf un !!! Daté du XVIe siècle, un obélisque était situé sur la tombe d’un bourgeois parisien, Nicolas Hennequin, décédé en 1556 et inhumé avec son épouse. Ce monument se composait d’une partie haute en forme d’obélisque supportant une croix et d’un soubassement sculpté de niches. A l’origine, il était orné de quatre statues de bronze attribuées à Jean Goujon représentant les quatre évangélistes ou les quatre vertus cardinales. Lorsque tous les éléments du cimetière furent démolis, cet obélisque fut récupéré par la princesse de Monaco pour être placé dans le parc de son château, à Betz, dans l’Oise. Elle avait acquis ce domaine en 1780 pour abriter ces amours avec le prince de Condé, et y avait fait édifier un parc à fabriques, bien dans la mode de l’époque. La pièce maîtresse en était la « vallée des tombeaux », esplanade allongée bordée de cyprès et décorée de faux tombeaux gothiques. L’obélisque des Innocents, seule pièce authentique, devint donc une des fabriques de ce parc. Le château fut vendu pendant la Révolution, puis détruit en 1817. Le lieu fut occupé par les Allemands en 1914 et en 1940 : l’obélisque n’en sortit pas indemne et perdit sa pointe. La propriété fut acheté par le roi du Maroc Hassan II : elle appartient toujours à la famille et Mohammed VI s’y rend régulièrement. Contre vents et marées, le vieil obélisque des Innocents à survécu à tous les bouleversements et s’y dresse toujours ! Dernier chapitre de ce lieu en tant que cimetière : on ordonna la destruction de l’église des Saints-Innocents en novembre 1786. Ainsi disparurent les deux derniers charniers, le Vieux charnier et celui des Lingères. Le grand espace reconquis, dans un quartier justement marqué par l’engorgement, fut naturellement affecté à la fonction commerciale, et un marché s’y installa. Le cimetière des Innocents fut donc remplacé par un marché aux herbes et aux légumes. Durant le Premier empire fut créé sous l’immeuble de 1669 le passage à deux arcades qui permet de rejoindre l’intersection des rues de la Ferronnerie et Sainte-Opportune, et qui existe toujours. Deux autres arcades furent ultérieurement percées. Aujourd'hui il reste bien peu de vestiges de ce cimetière parisien. Les restes des personnes qui y furent enterrées se trouvent désormais dans les Catacombes de Paris. Sur la place Joachim-du-Bellay, la Fontaine des Innocents fut celle qui était accolée à l'église des Innocents, aujourd'hui détruite. Au n°8 de la rue de la Ferronnerie et au n° 15 de la rue des innocents, on peut retrouver des arcades qui soutenaient autrefois deux des charniers du cimetière. Des vestiges sont également conservés au Musée du Louvre et au Musée Carnavalet. À noter que le cimetière des Innocents est également lié au passé « alchimique » de la capitale. En effet, parmi les arcades qui entouraient l'ancien cimetière, deux avaient été décorées par le célèbre alchimiste Nicolas Flamel, qui résidait dans ce quartier (voir l'adresse voisine de la Tour Saint-Jacques). Fréquentées durant des siècles par les alchimistes qui espéraient trouver dans les deux arcades dessinées par le Grand Maître quelques secrets liés à la réalisation du Grand Œuvre, celles-ci disparurent avec la destruction du cimetière, à la fin XVIIIe siècle. Une copie des fresques originales apparaîtraient toutefois quelques anciens traités d'Alchimie (on peut notamment les voir dans le documentaire « Le voyage alchimique » réalisé avec Patrick Burensteinas, dans l'épisode consacré à Paris et Nicolas Flamel (lien du documentaire ci-dessous ⬇). 𝑺𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆(𝒔) : 𝑶𝒇𝒇𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒖 𝑻𝒐𝒖𝒓𝒊𝒔𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝑷𝒂𝒓𝒊𝒔 ; 𝒂𝒓𝒕𝒊𝒄𝒍𝒆 𝒅𝒖 𝒃𝒍𝒐𝒈 𝑺𝒐𝒓𝒕𝒊𝒓 𝒂̀ 𝑷𝒂𝒓𝒊𝒔 (𝒍𝒊𝒆𝒏 𝒄𝒊-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒔) ; 𝑪𝒊𝒎𝒆𝒕𝒊𝒆̀𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝑭𝒓𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒆𝒕 𝒅'𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔 (𝒂𝒓𝒕𝒊𝒄𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒃𝒍𝒐𝒈, 𝒍𝒊𝒆𝒏 𝒄𝒊-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒔) ; « 𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒚𝒂𝒈𝒆 𝒂𝒍𝒄𝒉𝒊𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 », 𝒅𝒐𝒄𝒖𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝑷𝒂𝒕𝒓𝒊𝒄𝒌 𝑩𝒖𝒓𝒆𝒏𝒔𝒕𝒆𝒊𝒏𝒂𝒔 (𝒍𝒊𝒆𝒏 𝒄𝒊-𝒅𝒆𝒔𝒔𝒐𝒖𝒔) ; 𝑾𝒊𝒌𝒊𝒑𝒆́𝒅𝒊𝒂 ; 𝑯𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝑰𝒕𝒊𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆"
@histoireitinerante
"The Fontaine des Innocents is a monumental public fountain located on the place Joachim-du-Bellay in the Les Halles district in the 1st arrondissement of Paris, France. Originally called the Fountain of the Nymphs, it was constructed between 1547 and 1550 by architect Pierre Lescot and sculptor Jean Goujon in the new style of the French Renaissance. It is the oldest monumental fountain in Paris.[1] History The fountain was commissioned as part of the decoration of the city to commemorate the solemn royal entry of King Henry II into Paris in 1549."
@rcrable
"autrefois le cimetière des innocents où les gens au Moyen-Âge venaient passer du bon temps"
@brigitte.buchy
"La fontaine des Innocents, d'abord appelée fontaine des Nymphes, est une fontaine située à Paris 1ᵉʳ sur l'actuelle place Joachim-du-Bellay dans le quartier des Halles. De style Renaissance, elle a connu diverses modifications et a été déplacée à deux occasions. Elle est classée monument historique depuis 1862. A 1min à pied du Loft"
@loft.draeger
"https://www.instagram.com/p/BFUAx8_n7bM/"
@latete_enlair
"1549 par Pierre Lescot avec décors de Jean Goujon : pour l’entrée d’Henri II dans Paris. Ornée de nymphes. Au XIXe elle inspirera les kiosques, les colonnes et les fontaines Wallace de Paris "
@octave_ps