Fort de l'Estissac

"Les cinq forts de Port-Cros témoignent aujourd'hui encore de son tumultueux passé militaire. A l'exception du fort de Port-Man, situé à l'écart dans la baie éponyme, tous sont installés le long de la ligne transversale de l'île, et sont d'ailleurs reliés par l'unique route goudronnée de Port-Cros. La route des forts, qui débute au village et s'achève au fort de la Vigie, fut aménagée dès le XIX e siècle pour acheminer les pierres utilisées dans la construction des forts de la Vigie et de l'Eminence. Elle dessert ainsi le fort du Moulin, le fort de l'Estissac, et les deux précédemment cités. Son enrobée remonte quant à elle à la remise en service du fort de la Vigie par la Marine Nationale au cours des années 1960. Aujourd'hui, l'unique fort de l'île ouvert à la visite est celui de l'Estissac. Fort du Moulin. A 10 minutes à peine du centre du village, le fort du Moulin se dresse fièrement à l'entrée du port. Tirant son nom d'un ancien moulin à vent autrefois installé en contrebas, il est le plus ancien fort de l'île, et le seul à ce jour classé Monument Historique. Si les Romains, déjà, auraient élevé une place forte à cet endroit, sa construction effective remonte à 1531, en même temps que le Fort Sainte-Agathe à Porquerolles. C'est François I er qui, sous la pression des insulaires constamment pillés par les pirates, ordonna son édification. Il sera restauré et remanié sous Richelieu, en 1634. Fort de l'Estissac. Avec sa forme en étoile et ses maçonneries inclinées non verticales, le fort de l'Estissac a été conçu pour résister aux attaques terrestres. Situé àune vingtaine de minutes de marche du port, il fut bâti sous ordre de Richelieu en 1635, avant d'être occupé par les Anglais pendant la Révolution française. Lors de leur départ en 1793, la tour est à moitié détruite : l'ensemble sera reconstruit, renforcé et agrandi sous Napoléon I er , lors de la mise en place de la politique du blocus continental. Unique fort ouvert à la visite, il propose en saison une exposition à la découverte du milieu marin méditerranéen : elle en dévoile les richesses, la beauté, la fragilité et explique les actions menées par le Parc national pour gérer durablement cet environnement fragile. Il offre un panorama exceptionnel sur la rade d'Hyères. Fort de l'Eminence. Avec son imposante architecture et ses remarquables dimensions, le fort de l'Eminence complète le dispositif de défense de l'île et de sa rade. Comme plusieurs autres forts de Port-Cros, il fut érigé sous Richelieu autour de 1635-1640, en lieu et place d'un ancien fortin. Détruit par les Anglais pendant la Révolution française, il fut reconstruit dans un style Vauban en 1812, avant que la chute de l'Empire en 1814 ne vienne stopper les chantiers. Ceux-ci ne reprendront qu'en 1863 pour s'achever définitivement treize ans plus tard. Le fort restera ainsi en service jusqu'en 1914. Aujourd'hui visible de l'extérieur, l'ouvrage porte encore les marques des attaques allemandes et du bombardement naval allié d'août 1944. Fort de la Vigie. Situé à une petite heure de marche depuis le village, le fort de la Vigie domine l'île depuis son point culminant, à 199 mètres d'altitude. Erigé sous Napoléon I er en 1810, il est l'oeuvre de François-Nicolas-Benoît Haxo, ingénieur militaire et général français de la Révolution et de l'Empire. Dans les années, 1920-1930, il devient le lieu de villégiature de prédilection de la Nouvelle Revue Française , et accueille une succession d'écrivains et de poètes de l'époque, qui y établissent leurs quartiers d'été. Propriété aujourd'hui de la Marine Nationale, il est occupé par le centre d'essais de la Méditerranée. Fort de Port-Man. Le plus éloigné de tous, à 1h30 de marche du village par le sentier du littoral, se dresse à l'extrémité est de l'île, en surplomb de la baie de Port-Man. Erigé au XVII e siècle, puis agrandi au XVIII e , il est officiellement désarmé en 1881. Depuis 2003, sa restauration a été confiée par l'Etat à un (heureux) particulier."