Zubara Fort

QATAR

@petitfute

"Ce fort vient d'être inscrit au patrimoine mondial par l'Unesco. Figure tutélaire de la puissance qatarienne, représentation et affirmation du pouvoir régnant, il a vu les derniers militaires paqueter il y a une vingtaine d'années et entame sa troisième vie en tant que produit touristique. L'ex-fortin de surveillance des " gesticulations " bahreïnites date de la fin des années trente, époque du cheikh Abdullah : structure quadrangulaire délimitée par trois tours crénelées et un bastion à mâchicoulis, cour centrale, chemin de ronde, le tout en pierre de corail, ciment gréseux et enduit gypsé. La Direction des musées du Qatar et l'Université de Copenhague poursuivent un programme de fouilles très ambitieux en utilisant des magnétomètres ultra-sophistiqués pour identifier et modéliser les constructions enfouies au cours du temps. Les Danois s'inscrivent ainsi dans la lignée du grand Carsten Niebuhr, géographe-explorateur de l'Arabie au XVIII e siècle. La querelle historique demeure et chacun écrit la chronique zubarienne à sa façon. Dans ses travaux préparatoires, la Cour de La Haye n'en fait pas mystère : " En 1937, Qatar tenta d'imposer les Naim établis à Zubarah ; Bahreïn s'y opposa, car il prétendait avoir des droits sur cette région. Les relations entre Qatar et Bahreïn se dégradèrent. Des négociations s'engagèrent entre les deux Etats au printemps 1937 et furent rompues en juillet de la même année. Selon Bahreïn, Qatar aurait alors illicitement conquis Zubarah par la force et anéanti la communauté des sujets bahreïnites qui y vivait. Qatar soutient que les mesures prises par son souverain en 1937 n'auraient visé qu'à exercer par la force son autorité sur son propre territoire sur certains membres de la tribu des Naim, en mettant fin à leurs opérations de contrebande et autres activités illicites. " Oppression ou maintien de l'ordre, vieux débat !"