Le Musée de Villèle - Histoire de La Réunion et de l'esclavage
Le Musée de Villèle est un lieu incontournable pour une visite culturelle enrichissante. Plongez dans l'histoire de La Réunion et de l'esclavage à travers des expositions fascinantes. Profitez d'une visite guidée pour une expérience immersive et captivante. Situé dans un parc historique, ce musée retrace l'histoire de la plantation Desbassayns et l'impact de l'esclavagisme. Avec des activités et des visites guidées proposées, le Musée de Villèle offre une immersion unique dans le passé de l'île. Ne manquez pas cette opportunité de découvrir un pan important de l'histoire de La Réunion.
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"Visite du musée qui explique la vie d'une maison coloniale"
@mounir1844
"𝑳𝒆 𝒎𝒖𝒔𝒆́𝒆 𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝑽𝒊𝒍𝒍𝒆̀𝒍𝒆 𝒆𝒔𝒕 𝒍'𝒖𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒏𝒄𝒊𝒑𝒂𝒖𝒙 𝒎𝒖𝒔𝒆́𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍'𝒊̂𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝑳𝒂 𝑹𝒆́𝒖𝒏𝒊𝒐𝒏, 𝒅𝒆́𝒑𝒂𝒓𝒕𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒅'𝒐𝒖𝒕𝒓𝒆-𝒎𝒆𝒓 𝒇𝒓𝒂𝒏𝒄̧𝒂𝒊𝒔 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍'𝒐𝒄𝒆́𝒂𝒏 𝑰𝒏𝒅𝒊𝒆𝒏. 𝑺𝒊𝒕𝒖𝒆́ 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒉𝒂𝒖𝒕𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒅𝒆 𝑺𝒂𝒊𝒏𝒕-𝑷𝒂𝒖𝒍 𝒆𝒏 𝒖𝒏 𝒍𝒊𝒆𝒖-𝒅𝒊𝒕 𝒂𝒑𝒑𝒆𝒍𝒆́ 𝑽𝒊𝒍𝒍𝒆̀𝒍𝒆, 𝒊𝒍 𝒆𝒔𝒕 𝒆́𝒕𝒂𝒃𝒍𝒊 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍'𝒂𝒏𝒄𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒉𝒂𝒃𝒊𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝑫𝒆𝒔𝒃𝒂𝒔𝒔𝒂𝒚𝒏𝒔, 𝒗𝒂𝒔𝒕𝒆 𝒑𝒍𝒂𝒏𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒍𝒐𝒏𝒊𝒂𝒍𝒆 𝒐𝒖̀ 𝒗𝒆́𝒄𝒖𝒕 𝑴𝒂𝒅𝒂𝒎𝒆 𝑫𝒆𝒔𝒃𝒂𝒔𝒔𝒂𝒚𝒏𝒔 (1755-1846), 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒊𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒕𝒆𝒓𝒓𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒆𝒕 𝒆𝒔𝒄𝒍𝒂𝒗𝒂𝒈𝒊𝒔𝒕𝒆 𝒅𝒆 𝒍'𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍'𝒊̂𝒍𝒆 𝒂̀ 𝒍'𝒆́𝒑𝒐𝒒𝒖𝒆 𝒐𝒖̀ 𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒔'𝒂𝒑𝒑𝒆𝒍𝒂𝒊𝒕 𝒆𝒏𝒄𝒐𝒓𝒆 𝑩𝒐𝒖𝒓𝒃𝒐𝒏 𝒆𝒕 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒖𝒏𝒆 𝒄𝒐𝒍𝒐𝒏𝒊𝒆 𝒇𝒓𝒂𝒏𝒄̧𝒂𝒊𝒔𝒆. 𝑰𝒏𝒂𝒖𝒈𝒖𝒓𝒆́ 𝒆𝒏 1976, 𝒍𝒆 𝒎𝒖𝒔𝒆́𝒆 𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝑽𝒊𝒍𝒍𝒆̀𝒍𝒆 𝒕𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒈𝒏𝒆 𝒈𝒓𝒂̂𝒄𝒆 𝒂̀ 𝒍’𝒂𝒏𝒄𝒊𝒆𝒏 𝒅𝒐𝒎𝒂𝒊𝒏𝒆 𝒄𝒐𝒍𝒐𝒏𝒊𝒂𝒍, 𝒅𝒆 𝒍’𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒆́𝒄𝒐𝒏𝒐𝒎𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒆𝒕 𝒔𝒐𝒄𝒊𝒂𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝑳𝒂 𝑹𝒆́𝒖𝒏𝒊𝒐𝒏 𝒐𝒖̀ 𝒔𝒖𝒃𝒔𝒊𝒔𝒕𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆𝒖𝒔𝒆𝒔 𝒕𝒓𝒂𝒄𝒆𝒔, 𝒗𝒊𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒔𝒆𝒏𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆𝒔, 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒑𝒆́𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆 𝒅𝒆 𝒍’𝒆𝒔𝒄𝒍𝒂𝒗𝒂𝒈𝒆, 𝒅𝒆 𝒍’𝒆𝒏𝒈𝒂𝒈𝒊𝒔𝒎𝒆 𝒆𝒕 𝒅𝒖 𝒄𝒐𝒍𝒐𝒏𝒂𝒕. 𝑳𝒂 𝒎𝒂𝒊𝒔𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒎𝒂𝒊̂𝒕𝒓𝒆 𝒕𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒈𝒏𝒆 𝒅𝒖 𝒄𝒂𝒅𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒗𝒊𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝑿𝑽𝑰𝑰𝑰𝒆 𝒆𝒕 𝑿𝑰𝑿𝒆 𝒔𝒊𝒆̀𝒄𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒓𝒊𝒄𝒉𝒆𝒔 𝒇𝒂𝒎𝒊𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒃𝒐𝒖𝒓𝒈𝒆𝒐𝒊𝒔𝒆𝒔, 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒎𝒆𝒖𝒃𝒍𝒆𝒔, 𝒐𝒃𝒋𝒆𝒕𝒔 𝒅’𝒂𝒓𝒕 𝒅𝒆́𝒄𝒐𝒓𝒂𝒕𝒊𝒇 𝒆𝒕 𝒂𝒓𝒄𝒉𝒊𝒗𝒆𝒔, 𝒂𝒊𝒏𝒔𝒊 𝒒𝒖’𝒖𝒏𝒆 𝒄𝒐𝒍𝒍𝒆𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅’𝒆𝒔𝒕𝒂𝒎𝒑𝒆𝒔, 𝒈𝒓𝒂𝒗𝒖𝒓𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒍𝒊𝒕𝒉𝒐𝒈𝒓𝒂𝒑𝒉𝒊𝒆𝒔 𝒂𝒊𝒅𝒂𝒏𝒕 𝒂̀ 𝒖𝒏𝒆 𝒎𝒆𝒊𝒍𝒍𝒆𝒖𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆́𝒉𝒆𝒏𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝒅𝒆́𝒗𝒆𝒍𝒐𝒑𝒑𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒍’𝒊̂𝒍𝒆 𝒎𝒂𝒓𝒒𝒖𝒆́ 𝒑𝒂𝒓 𝒍’𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒆𝒓𝒗𝒊𝒕𝒖𝒅𝒆. Le domaine de Villèle, au cœur d'un important domaine agricole, correspond à l’ancienne habitation Desbassayns, vaste domaine constitué durant la seconde moitié du XVIIIe siècle par la volonté d’une riche famille créole, les Panon-Desbassayns. Il regroupe autour de la maison de maître, troisième construite en maçonnerie par Auguste Panon-Desbassayns sur un même modèle et achevée en 1788, un ensemble de bâtiments de service et de production d’un domaine agricole « modèle » du XIXème siècle à La Réunion, avec cuisine, réserves, hôpital d'esclaves, logements des engagés, usine et chapelle. D'abord vivrière, la production se tourne vers des denrées spéculatives (café, coton puis sucre) et l'usine sucrière attenante est édifiée en 1822 au Sud de la maison. De tels ensembles conservés sont rares sur l’île. Les bâtiments témoignent aujourd’hui des nombreux remaniements que rendait nécessaire l'évolution des techniques de la production sucrière durant le XIXe siècle. 𝐋𝐚 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐑𝐞́𝐮𝐧𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐥𝐚𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐮𝐫𝐨𝐩𝐞́𝐞𝐧𝐧𝐞𝐬 (𝐗𝐕𝐈𝐞-𝐗𝐕𝐈𝐈𝐞 𝐬𝐢𝐞̀𝐜𝐥𝐞) Tout commence à l'époque des Grandes Découvertes, lorsque La Réunion se retrouve sur la nouvelle route ouverte par les navigateurs portugais en direction des Indes. Alors que l'île est déjà connue des marchands arabes qui bénéficiaient jusque-là du monopole du commerce dans l'océan Indien, un navigateur portugais, Pedro de Mascarenhas y débarque le 9 février 1512 ou 1513, jour de la Sainte-Apolline, alors qu’il est sur la route de Goa. L’île apparaît ensuite sur des cartes portugaises sous le nom de Santa Apolonia. Vers 1520, La Réunion, l'île Maurice et Rodrigues sont appelées archipel des Mascareignes, du nom de Mascarenhas (nom qu'elles portent toujours aujourd'hui). Au début du XVIIe siècle, l’île est une escale sur la route des Indes pour les bateaux anglais et néerlandais. Le 23 mars 1613, l’amiral néerlandais Pierre Guillaume Verhuff (Pieter Willemsz Verhoeff en néerlandais), de retour de Java, fait escale à La Réunion. Un navigateur anglophone baptise par ailleurs l’île encore inhabitée England's forest. Les Français y ont ensuite débarqué pour en prendre possession au nom du roi en 1642 et l’ont baptisée île Bourbon, du nom de la famille royale. En 1646, douze mutins chassés de Madagascar sont abandonnés à La Réunion. 𝐋𝐚 𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐬𝐬𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐞́𝐛𝐮𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐧𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥'𝐢̂𝐥𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞 𝐫𝐞̀𝐠𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐋𝐨𝐮𝐢𝐬 𝐗𝐈𝐕 C'est en 1665 qu'arrivent les vingt premiers colons de l'île de Bourbon. Cinq navires composaient l’escadre commandée par M. Véron : L’Aigle blanc, La Vierge, le Bon port, Le Saint-Paul et Le Taureau. Le navire amiral battait pavillon de la Compagnie des Indes orientales. La Loire charriait encore des glaçons quand la flotte quitta le quai de la Fosse à Nantes dans les premiers jours de février 1665. Prenant la direction des ports et des établissements de la côte de Malabar et du golfe de Bengale, elle arriva à l'île Bourbon le 9 juillet 1665. La traversée fut marquée par une tragédie, qui fit douze victimes, lors de l’escale au Cap-Vert le Jeudi saint, le 4 mars 1665. Le 11 avril suivant, ayant rendu à ses morts un dernier hommage, la flotte remit à la voile. « Elle continua son voyage sans accident », note le chroniqueur Urbain Souchu de Rennefort. Parmi les vingt colons venus de France, on note la présence d'Hervé Dannemont (devenu Dennemont), né le 17 décembre 1635 à Brix (Manche), fils de Jacques Dannemont, maître verrier, et de Marie Lecarpentier. Il a épousé vers 1668 à Saint-Paul, Léonarde Pillé, originaire de Granville. Hervé Dennemont serait décédé le 16 novembre 1678. Les Dannemont de Normandie sont représentés, aujourd'hui, par une trentaine de familles sur l'île de La Réunion. On les trouve également à l'île Maurice mais aussi à Madagascar. En Normandie, la famille s'est éteinte au XVIIIe siècle, le nom ayant muté en Dalmont (sa descendance est bien connue grâce à Camille Ricquebourg, auteur du Dictionnaire généalogique des familles de Bourbon). Le grand tournant de l'histoire de La Réunion intervient cependant en 1715, lorsque est introduit sur l'île la culture du café – et dont la plantation va être à l’origine du développement considérable de l’esclavage dans la colonie. 𝐋'𝐈̂𝐥𝐞 𝐁𝐨𝐮𝐫𝐛𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐚 « 𝐫𝐞́𝐯𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐜𝐚𝐟𝐞́ » 𝐝𝐮 𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈𝐞 𝐬𝐢𝐞̀𝐜𝐥𝐞 La découverte du café par l'Europe et l'explosion de sa production mondiale commence au XVIe siècle avec l'ère des Grandes Découvertes. Originaire d'Éthiopie, sa culture est alors développée dans le Yémen ottoman puis dans l'imamat zaïdite indépendant. Avec l'ouverture de la route maritime des Indes par les Portugais au tournant du XVIe siècle, la fréquentation nouvelle par les navires marchands européens du port yéménite de Mokha, alors plaque tournante du commerce asiatique du café arabica, suscite l'arrivée et la découverte de ce nouveau produit dans le Vieux Continent qui y rencontre alors un succès croissant. Le premier café ouvre ainsi en 1554 à Constantinople, et la passion pour le moka gagne ensuite Venise en 1615 avant que le premier café européen n'ouvre à Vienne en 1640. Récolté au Yémen, le café est à l'époque transporté par de petits bâtiments jusqu'à Djeddah où des navires turcs l'embarquent pour Suez et l'Égypte. La majorité des achats de café pour les pays européens se fait par l'intermédiaire des marchands vénitiens et marseillais. Cependant les Hollandais ont réussi à établir un comptoir à Moka, et, chaque année, un vaisseau hollandais vient y charger du café à destination de Batavia d'où il est réexpédié en Europe. C'est alors l'apogée de Mokha qui détient le monopole du commerce du café et peu après celui des livraisons vers l'Europe. 𝐋𝐞𝐬 𝐞𝐱𝐩𝐞́𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐌𝐨𝐤𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐋𝐨𝐮𝐢𝐬 𝐗𝐈𝐕 : 𝐡𝐚𝐫𝐨 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐥𝐨𝐮𝐢𝐧𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥'𝐚𝐫𝐚𝐛𝐢𝐜𝐚 ! C'est vers cette destination qu'est organisée en 1708 une expédition de la Compagnie française des Indes orientales, au cours de la période où les corsaires malouins, alors au sommet de leur puissance, se prévalent de ses attributions pour ramener du café. Le roi Louis XIV a fortement subventionné la Compagnie française des Indes orientales et le café fait fureur à Paris et à la cour de Versailles malgré le dégoût personnel du roi pour cette boisson. Cela est dû en grande partie à l'ambassadeur ottoman Soliman Aga, qui a introduit la boisson auprès de la noblesse. Parmi les corsaires de la première expédition se trouve le corsaire jacobite Phillip Walsh, dont les fils ont fondé la dynastie Walsh des Irlandais de Nantes. Le Curieux, dirigé par Phillip Walsh, et le Diligent appareillent de Brest le 6 janvier 1708. Leur première escale doit être Cadix où ils arrivent le 1er mars. Au cours de cette traversée, ils capturent deux navires britanniques qu'ils relâchent après leur avoir imposé une lourde rançon. L'escale de Cadix est mise à profit par les bâtiments français pour compléter leurs approvisionnements et pour se procurer des pièces d'or espagnoles frappées au Mexique. La longue route pour Moka oblige à contourner l'Afrique. Quittant Cadix le 30 mars 1708, les vaisseaux français passent à la vue des îles Canaries et ne s'arrêtent que quelques jours à Saint-Vincent (îles du Cap-Vert) pour faire de l'eau. L'expédition se rend dans la baie de Tadjourah et reçoit une lettre du Sultan Afar Mehemed ibn Deiny leur permettant de visiter son domaine en toute sécurité. Les navires rentrent à Saint-Malo le 8 mai 1710 avec 1 300 milliers de café. En cours de route, ils ont rançonné deux navires anglais à la hauteur de Lisbonne, pris un navire hollandais de 36 canons, le Grand-Vainqueur-de-Middelelbourg, près de l'île de l'Ascension, et, au retour, un autre navire hollandais de 40 canons, l'Esquivic, dans les parages des îles Maldives. La deuxième expédition de Moka est organisée trois ans plus tard par la « société Crozat », d'Antoine Crozat, qui fait de son côté partir de Saint-Malo en janvier 1711 deux vaisseaux, La Paix et Le Diligent. Chargés de 1 600 milliers de café, ils rentrent à Saint-Malo en juin et juillet 1711, avec en plus une prise hollandaise, le Beau-Parterre, et une anglaise, le Princesse. Une autre prise anglaise, la Reine-Anne, a été vendue aux Indes. Les Malouins, partis à deux navires, reviennent à quatre et bien chargés. Cette expédition fait connaître à la cour, où Antoine Crozat était apprécié, le goût du café et son potentiel de culture à grande échelle. Il est décidé que les pentes de l'île de la Réunion (alors appelée l'île Bourbon) et peuplée de seulement 734 habitants, sont adaptées pour répliquer les cultures de Moka existantes dans les montagnes du Yémen. Le roi demande donc à la troisième expédition de Moka, qui est déjà partie, de s'occuper de l'île Bourbon en y implantant la culture du café. 𝐋'𝐢𝐦𝐩𝐥𝐚𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐟𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐜𝐚𝐟𝐞́ 𝐚𝐫𝐚𝐛𝐢𝐜𝐚 𝐚̀ 𝐥'𝐈̂𝐥𝐞 𝐁𝐨𝐮𝐫𝐛𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐮𝐩 𝐝'𝐞𝐧𝐯𝐨𝐢 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐧𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐬𝐜𝐥𝐚𝐯𝐚𝐠𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥'𝐢̂𝐥𝐞 Les deux navires de cette troisième expédition, le Chasseur et la Paix, sont partis de Saint-Malo le 21 mars 1714 sous le commandement de Guillaume Dufresne d'Arsel. On lui envoie l'ordre royal par un autre bateau, L'Auguste de M. de la Boissière, qui part de Saint-Malo pour le Yémen le 27 juin 1715, le secrétaire d'État à la Marine, Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain, souhaitant ainsi prouver au roi Louis XIV l'efficacité de la Marine. Entre-temps, le roi décède. Au retour de Moka, Guillaume Dufresne d'Arsel prend possession au nom du roi de l'île Maurice appelée alors l'Isle-de-France, le 20 septembre 1715. Fin septembre 1715, il est à la Réunion ; six plants de café Moka, offerts par le sultan du Yémen à la France, sont plantés à Saint-Paul. La compagnie des Indes organise la production, facilite l'achat de graines, construit des greniers et des routes, offre des concessions gratuites à tout colon de 15 à 60 ans à condition de planter et d'entretenir 100 plants de café. La troisième expédition est de retour à Saint-Malo en février 1716. Le gouverneur de Bourbon Pierre-Benoît Dumas intensifie la culture du café et s'enthousiasme : « 𝑂𝑛 𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑟𝑖𝑒𝑛 𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑏𝑒𝑎𝑢, 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡-𝑖𝑙 𝑎𝑢 𝑚𝑖𝑛𝑖𝑠𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒 27 𝑎𝑣𝑟𝑖𝑙 1728, 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑙𝑎𝑛𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑓𝑒́ 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑒 𝑚𝑢𝑙𝑡𝑖𝑝𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑎̀ 𝑙'𝑖𝑛𝑓𝑖𝑛𝑖. 𝐶𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑖̂𝑙𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑎 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑝𝑒𝑢 𝑐𝑎𝑝𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑'𝑒𝑛 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖𝑟 𝑎𝑢-𝑑𝑒𝑙𝑎̀ 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑟𝑜𝑦𝑎𝑢𝑚𝑒. » Le café fait la fortune de l'île de La Réunion : la « variété Bourbon » ou Bourbon pointu est jugée la meilleure. Il est cultivé en quantités commerciales à partir de 1721, lorsque commence l'importation massive d'esclaves: 1 500 supplémentaires par an. En 1704, l'île de La Réunion ne comptait que 734 habitants, en 1754, ce chiffre est monté à 17 000. En 1735, l'exportation annuelle de café atteint 100.000 livres, puis elle passe à 2,5 millions de livres en 1744. L'île Bourbon est encore première productrice mondiale, malgré la concurrence de la Martinique où on commence à cultiver le café à partir de 1721. Après 1755, elle est balayée par la révolution du café de Saint-Domingue, la partie française de l'île contrôlant en 1789 la moitié de l'offre mondiale à elle seule, avec 77 millions de livres exportés dans l'année. 𝐋𝐞 𝐝𝐞́𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥'𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 𝐞𝐬𝐜𝐥𝐚𝐯𝐚𝐠𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'𝐢̂𝐥𝐞 𝐁𝐨𝐮𝐫𝐛𝐨𝐧 (𝒔𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆 : 𝒔𝒊𝒕𝒆 𝒘𝒆𝒃 𝒅𝒖 𝒎𝒖𝒔𝒆́𝒆) Alors que les Européens se livraient à la traite vers l’Amérique depuis plus d’un siècle et demi, elle commença à Bourbon peu après le début du peuplement permanent de l’île. Elle provenait de régions très variées tant était grand le besoin de main-d’œuvre : aux apports secondaires effectués en annexe du commerce le long de la route des Indes, s’ajouta bientôt une traite régionale qui devint vite essentielle, Madagascar et la côte orientale de l’Afrique fournissant au XVIIIe siècle l’immense majorité des esclaves de Bourbon. Dès la création par Colbert de la Compagnie française pour le commerce des Indes orientales (1664), ses directeurs s’intéressèrent à la côte orientale de l’Afrique. Mais, faute de moyens, aucune expédition ne fut entreprise vers cette région encore mal connue. De temps en temps, des marins portugais vendaient quelques esclaves issus de l’Est africain aux colons de Bourbon. En 1721, le vice-roi de l’Inde portugaise se trouva forcé de relâcher à Saint-Denis ; victime des pirates, il fut rapatrié au Portugal par un navire de la Compagnie des Indes ; en remerciement, il promit d’écrire aux autorités du Mozambique afin d’y faciliter la traite vers Bourbon. Les premières traites s’avérèrent cependant décevantes à cause des fortes pertes humaines au cours du voyage. Mahé de La Bourdonnais fit pratiquer une traite systématique entre le Mozambique et Bourbon : chaque année, deux expéditions fournirent plusieurs centaines d’esclaves. Arrêté de 1746 à 1750, ce trafic reprit à la fin de l’époque de la Compagnie, profitant de complicités au sein d’une administration portugaise pourtant chargée de réserver au Brésil les Noirs du Mozambique. Les sources de la traite se déplacèrent alors vers le nord : Sofala et Mozambique furent délaissés au profit des îles Quérimbes tandis que commença la fréquentation des comptoirs musulmans. 𝐋𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐥'𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐨𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐥'𝐈𝐧𝐝𝐞 Au départ de l’Afrique occidentale, ce furent à partir de 1702 quelques recrues du hasard que des navires, interlopes à l’occasion, troquèrent puis revendirent à Bourbon ; le nombre de ces esclaves était alors dérisoire. Tout en les trouvant d’une « cherté excessive », la Compagnie des Indes fit ensuite transporter vers Bourbon des Africains de l’Ouest : 200 esclaves de Juda en 1729, 76 puis 188 esclaves de Gorée12 en 1730 et 1731. Interdit en 1731, ce trafic fut à nouveau autorisé en 1737 par Mahé de La Bourdonnais et une certaine relance s’effectua de 1739 à 1744. Les importations régulières s’arrêtèrent ensuite malgré les multiples demandes des administrateurs de Bourbon : les derniers Africains de l’Ouest arrivèrent à Bourbon en 1767. Dès la fin du XVIIe siècle, des esclaves furent aussi parfois ramenés de l’Inde par les navires qui faisaient retour vers la métropole . Les arrivées se firent plus abondantes à partir de 1728 ; Pierre-Benoît Dumas se rendit en 1729 à Pondichéry où il assista au recrutement servile. Interrompue de 1731 à 1734, la traite reprit sous Mahé de La Bourdonnais et des centaines d’esclaves arrivèrent à Bourbon depuis Pondichéry. Après 1767, des traitants de Bourbon eurent des correspondants à Pondichéry et à Chandernagor, des négriers de Bourbon allèrent à Goa. Mais les guerres entre la France et la Grande-Bretagne portèrent un coup presque fatal à cette traite : à la fin du XVIIIe siècle, elle n’était plus qu’incidente. Son souvenir servit toutefois de référence à l’engagisme du milieu du XIXe siècle. 𝐋𝐚 𝐜𝐨̂𝐭𝐞 𝐨𝐫𝐢𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐥'𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐌𝐚𝐝𝐚𝐠𝐚𝐬𝐜𝐚𝐫, 𝐥𝐨𝐧𝐠𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐧𝐜𝐢𝐩𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐬𝐜𝐥𝐚𝐯𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐚𝐫𝐞𝐢𝐠𝐧𝐞𝐬 Au XVIIIe siècle, le Nord de la côte orientale de Madagascar servit de véritable chasse gardée pour les Mascareignes ; doté d’excellents mouillages, il offrait d’importantes ressources humaines : des Betsimisarakas, des « cafres » qui, débarqués au Nord-Ouest de l’île, l’avaient traversée à pied, puis des Merinas. Ainsi, de 1720 à 1735, la plupart des esclaves malgaches de Bourbon vinrent d’Antongil ; mais, à force d’y puiser des esclaves, les possibilités s’y restreignirent au milieu du XVIIIe siècle. En 1758, Foulpointe devint le centre officiel de la traite. Un poste y fut très sommairement aménagé avec magasins, nègrerie, cases et hangars. Le déclin de Foulpointe se produisit en 1791 lorsque mourut le roi Yavi. En 1797, les Britanniques détruisirent la palissade du poste de traite ; le commerce des esclaves s’y réduisit alors à quelques têtes. La prédominance de Tamatave, jusque-là lieu de traite secondaire, commença entre 1798 et 1801. Si Tamatave n’offrait qu’une rade dangereuse pendant l’hivernage, si les terrains marécageux y occasionnaient parfois des fièvres, c’était le débouché maritime des hauts plateaux d’où provenaient les esclaves merinas. En 1807, le capitaine général des établissements français dans l’océan Indien, Decaen, y affecta l’agent commercial principal avec autorité « de la baie d’Antongil jusqu’à Mananzary (Mananjary) » ; Tamatave n’eut toutefois jamais l’importance qui avait été celle de Foulpointe. De plus, dès 1811, les Britanniques forcèrent les Français à évacuer leurs comptoirs malgaches. La côte orientale de l’Afrique l’emporta quantitativement sur Madagascar dès les dernières années de la Compagnie. Et au début de la période royale, le nombre de « cafres » débarqués aux Mascareignes était déjà cinq fois supérieur à celui des Malgaches. Dans les possessions portugaises, la traite était alimentée par les Yao qui vendaient sur le littoral ceux qu’ils avaient capturés dans la région intérieure du lac Nyassa. Du cap Delgado au golfe d’Aden, le littoral africain était théoriquement sous la suzeraineté du sultan de Mascate ; en fait, les pouvoirs locaux y étaient pratiquement indépendants, ce qui rendait cette traite incertaine. La traite vers Bourbon y aurait commencé en 1754, serait devenue régulière après la fin du monopole de la Compagnie et aurait culminé vers 1785−1790, période pendant laquelle les esclaves y étaient moins chers qu’au Mozambique. Difficile à localiser (dans nombre de cas, les navires étaient réputés venir de la « côte d’Afrique » sans plus de précision), cette traite s’effectuait dans les multiples comptoirs musulmans qui jalonnaient les côtes des actuels Tanzanie, Kenya et Somalie, de Lindi au sud à Mogadiscio au nord, avec comme foyers principaux Quiloa entre 1770 et 1794, puis Zanzibar à partir de 1802. 𝐋𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭𝐞 𝐜𝐥𝐚𝐧𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐞 𝐝𝐮 𝐗𝐈𝐗𝐞 𝐬𝐢𝐞̀𝐜𝐥𝐞 À l’aube du XIXe siècle, Bourbon s’orienta vers l’économie sucrière, culture et industrie dévoreuses d’esclaves (au XVIIIe siècle dans les Antilles, la production d'une demie-tonne de sucre coûtait en moyenne la vie à un esclave), au moment même où la traite était interdite et l’esclavage menacé. Le 8 janvier 1817, une ordonnance de Louis XVIII prohiba la traite ; Bourbon ne pouvant plus s’opposer ouvertement à sa métropole, cette ordonnance fut enregistrée le 27 juillet 1817. Mais face à la peur obsessionnelle de manquer de main-d’œuvre, Bourbon entra dans la clandestinité et, de manière illégale, quelque 50.000 nouveaux esclaves furent introduits dans l’île, dont une très large majorité entre 1817 et 1831. Les inconvénients de la traite étaient toutefois de plus en plus évidents. Ils étaient politiques : l’autorité de l’administration était compromise à Bourbon ; le fossé entre la métropole et sa colonie se creusait ; les pressions diplomatiques du Royaume-Uni sur la France se multipliaient. Ils étaient sanitaires : l’absence de quarantaine à l’arrivée s’avérait préjudiciable aux nouveaux esclaves, voire à toute la population de l’île. Ils étaient moraux : la traite était devenue encore plus atroce en se faisant clandestine. À bord de navires désormais plus petits, l’entassement était indescriptible alors que toutes les commodités susceptibles de trahir la nature humaine de la cargaison avaient disparu ; la mortalité des captifs augmentait en mer ainsi qu’à l’arrivée par suite de noyades dues aux transbordements nocturnes hâtifs. Tout cela alimentait en métropole les campagnes des abolitionnistes. Avec la monarchie de Juillet, la traite ne fut plus considérée comme un délit mais comme un crime. La loi du 4 mars 1831, promulguée à Bourbon le 26 juillet, prévoyait, outre la confiscation du navire et de sa cargaison, de fortes peines de réclusion ou de travaux forcés pour les officiers, les équipages, les armateurs et les assureurs des navires négriers, ainsi que l’emprisonnement des vendeurs, receleurs et acheteurs de Noirs nouveaux. À Bourbon, la dernière condamnation pour faits de traite (la trentième depuis 1818) eut lieu en 1832. Mais cela peut aussi vouloir dire que le trafic se cachait mieux. La trop lente diminution du nombre d’esclaves après 1831 prouve qu’une traite résiduelle s’était poursuivie pendant des années. Selon Hubert Gerbeau, quelque 4.500 esclaves auraient été clandestinement débarqués à Bourbon de 1832 à 1835 ; Hai Quang Ho estime que la période 1836-1847 aurait connu environ 5.000 introductions illégales. Et des formes dérivées de traite furent même signalées à La Réunion après 1848. Pour alimenter la traite clandestine du XIXe siècle, Bourbon ne manqua pas de fournisseurs. Selon Serge Daget, entre 1815 et 1832, les nouveaux esclaves de Bourbon dont l’origine peut être établie provenaient pour 43 % de la côte orientale de l’Afrique (dont 25 % de Zanzibar), pour 36 % de Madagascar (principalement de Tamatave), pour 15 % de la côte occidentale de l’Afrique (plus précisément de Bonny, dans la région du delta du Niger) et pour 6 % de la région du Cap. Les traites négrières (occidentales, orientales et internes à l’Afrique) ont, depuis le VIIe siècle, transformé en marchandises plus de quarante millions d’êtres humains. Des formes résiduelles en sont encore présentes dans le monde musulman. La traite vers Bourbon n’en représenta donc qu’une partie quantitativement très modeste. En revanche, cette même traite fut un moteur majeur de la croissance démographique de l’île. Et la grande diversité des origines géographiques des esclaves de Bourbon, héritage d’un passé douloureux, constitue à l’évidence un des facteurs de l’importante richesse ethnique de l’actuelle population réunionnaise. 𝑺𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆(𝒔) : 𝒔𝒊𝒕𝒆 𝒘𝒆𝒃 𝒅𝒖 𝑴𝒖𝒔𝒆́𝒆 ; 𝑳𝒂 𝑹𝒆́𝒖𝒏𝒊𝒐𝒏 𝑻𝒐𝒖𝒓𝒊𝒔𝒎𝒆 ; 𝑭𝒐𝒏𝒅𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝑷𝒂𝒕𝒓𝒊𝒎𝒐𝒊𝒏𝒆 ; 𝑾𝒊𝒌𝒊𝒑𝒆́𝒅𝒊𝒂 ; 𝑯𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝑰𝒕𝒊𝒏𝒆́𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆"
@histoireitinerante
"Musée historique de lesclavage Guide tres bien quoique très fan de Taubira"
@linatjune
"histoire de l'habitation et de l'esclavage 2€ 1h"
@mclm_thomas
"Musée historique de l’habitation et de l’esclavage à la Réunion et dans les ex-Mascareignes. "
@royalcoquelicot
"mardi 23 juillet. Arrivées pour la présentation de 15h30, après moultes péripéties, un car manqué, car bcp de retard sur le réseau en général.. le guide nous a fait une présentation très intéressante de l'histoire de l'esclavage sur l'île. le musée est une ancienne habitation tenue par les desbassyns. Ils produisaient du café , du coton, de la canne à sucre. ils ont eu jusqu'à 400 esclaves. "
@helmutlafrite
"Musée sur l’histoire de la Run"
@thomchx
"Plantation Desbassayns, faisant travailler des esclaves à partir de la fin du XVIIIe siècle "
@caroline.strehl20
"A faire absolument, faire la visite guidée"
@clemence.labouret
"temps esclavagiste 2 euros par personnes "
@n4omi
"Histoire de l’île et de la colonisation"
@camillemd
"Un endroit incontournable pour découvrir l'histoire de la réunion."
@natacha0402