Alanguie au bord de l'Elbe, Dresde semble figée dans le temps. Sa silhouette éternelle évoque les heures baroques d'un XVIIIe siècle éclairé, où tout n'est qu'harmonie et douceur de vivre. Derrière les murs le château d'Auguste le Fort rayonne de mille trésors ; les bateaux à vapeur glissent sur l'onde calme de l'Elbe et mènent au coeur des vignobles ; dans l'opéra bâti par Semper, on donne des représentations dignes des plus grandes métropoles occidentales. Rien, à première vue, ne peut laisser penser que Dresde ait autant souffert. Brûlée en 1685, réduite en cendres par les bombes des Alliés en 1945, reconstruite pierre par pierre puis enclavée à l'est du Rideau de fer, Dresde porte les marques d'une histoire allemande tourmentée. La chute du régime communiste est-allemand, en 1989, a projeté les Dresdois dans un monde où tout se consomme et tout se transforme à la vitesse de l'éclair. La transition est douloureuse pour les Saxons, dont l'âme chérit le calme et la continuité. Mais Dresde est aujourd'hui résolument moderne. Forte d'une université technologique réputée et d'un pôle de compétitivité mondial, la Silicon Saxony, la ville a su dynamiser son potentiel industriel issu d'une longue tradition. Les innombrables musées de la ville séduiront donc autant les esthètes que les amoureux des sciences. Après la Chute du Mur, la scène alternative de Dresde a enfin pu donner libre cours à sa créativité ; la Neustadt, sur la rive nord de l'Elbe, témoigne de ce dynamisme avec ses cours intérieures décorées, son artisanat, ses cafés et sa vie nocturne débridée. Au coeur de la vallée de l'Elbe, ancien patrimoine mondial de l'Unesco, Dresde est aussi le point de départ d'escapades dans une nature luxuriante aux paysages surprenants, à deux pas de la frontière tchèque...